France: «Il n’y a pas de submersion migratoire» mais des «concentrations»

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France«Il n’y a pas de submersion migratoire» mais des «concentrations»

Le directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration estime que les débats en France sur ce thème ne sont «pas raisonnables».

La population française compte 11% d'étrangers.

La population française compte 11% d'étrangers.

AFP

Le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Didier Leschi, a pointé mercredi des débats autour de l’immigration qui ne sont «pas raisonnables». «Il n’y a pas de submersion migratoire, mais il y a des endroits où la concentration d’immigration pose des problèmes sociaux importants qu’il faut arriver à résoudre», a affirmé sur RMC le responsable de l’opérateur principal de la direction générale des étrangers en France (DGEF), qui conçoit et pilote les politiques d’immigration et d’intégration en France.

François Bayrou a soulevé l’indignation de la gauche et d’une partie de son camp en affirmant lundi que la France «approch(ait)» d’un «sentiment de submersion en matière d’immigration», une expression chère au RN. Il a réaffirmé cette idée mardi à l’Assemblée nationale en la restreignant à Mayotte et à certains départements. Pour Didier Leschi, les débats autour de l’immigration «ne sont pas raisonnables au sens où ils devraient être apaisés», soulignant que ce n’est «pas une question de nombre, mais le rapport entre le nombre et la question sociale». «Bien souvent, le débat vise à éluder la question sociale», a-t-il regretté.

Mayotte, un cas particulier

Il a rappelé que la France compte «environ 11% d’immigrés, c’est-à-dire de personnes qui sont nées étrangères à l’étranger», ajoutant que «31% des immigrés en France vivent en dessous du seuil de pauvreté». À Mayotte, où «une personne sur deux est étrangère» et où la démographie est «comparable à la démographie du continent africain», «on a une situation qui est vraiment particulière», a-t-il jugé.

Ailleurs en France, Didier Leschi a cité l’exemple «frappant» de la Seine-Saint-Denis, dont il a été le préfet, qui en 1968 était «le neuvième département en proportion d’immigrés dans sa population». Il est aujourd’hui «le premier pour la France métropolitaine et malheureusement» dans un contexte de «désindustrialisation». Il y a «donc la concentration de populations immigrées en même temps qu’on a un problème social important lié au chômage», a-t-il résumé.

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(afp/jw)

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