Côte d'IvoireGbagbo acquitté de crimes contre l'humanité
La Cour pénale internationale (CPI) ordonne la remise en liberté immédiate de l'ex-président ivoirien et de l'ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé.

L'ancien président ivoirien était jugé à La Haye, aux Pays-Bas, pour crimes contre l'humanité.
AFP/Peter Dejong«La Chambre fait droit aux demandes d'acquittement présentées par Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé (ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, fidèles à Laurent Gbagbo) concernant l'ensemble des charges» retenues contre eux. Elle «ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés», a déclaré le juge président, Cuno Tarfusser.
Les deux hommes se sont pris dans les bras en entendant les mots du juge, sous les applaudissements de leurs sympathisants présents dans la tribune publique de la salle d'audience.
Plus de 3 000 morts en cinq mois
Premier ancien chef d'État à avoir été remis à la Cour, Laurent Gbagbo, 73 ans, était jugé pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010/2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
La mise en liberté des deux accusés est suspendue jusqu'à mercredi, afin de laisser le temps à l'accusation de répondre à la décision historique rendue par la CPI. Ils étaient tous deux accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.
Nouveau camouflet pour la CPI
La décision des juges est un nouveau camouflet pour la CPI. Les tentatives précédentes de la Cour, afin de juger des personnalités politiques de haut rang - la plupart en Afrique - ont toutes rencontré des obstacles.
L'ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba, avait été acquitté à la surprise générale en appel en juin 2018. Il avait d'abord été condamné à 18 ans de prison pour des crimes commis par sa milice en Centrafrique entre 2002 et 2003.
(L'essentiel/afp)