L’heure du bilan en Formule 1 – Gerard Lopez pas content du motoriste Renault

Huit points pour Romain Grosjean, deux pour Pastor Maldonado. Cela fait dix pour Lotus après le Grand Prix d’Austin, dimanche. Un bilan à des années-lumière de l’an dernier où l’écurie luxembourgo-britannique avait cueilli 315 points grâce à Kimi Raikkonnen (183) et Romain Grosjean (132). Quatrième au classement des constructeurs en 2013, Lotus est seulement 8e, juste devant la russe Marussia qui vient d’être mise en faillite.
«Laisser faire, laisser dire», c’était la tactique de Gerard Lopez dans l’étrange monde qu’est la F1. Mais le patron est sorti de son silence pour le journal L’Équipe. Histoire de faire taire les rumeurs malveillantes.

«Le team n’est pas à vendre. Si je voulais, je trouverais certainement des acquéreurs, mais je n’en ai aucune envie», a-t-il expliqué à la journaliste Anne Giuntini. Reste que Gerard Lopez est ouvert à l’arrivée dans le capital d’un partenaire sérieux et minoritaire. «Presque chaque mois, nous sommes approchés par un groupe intéressé. C’est notre métier de discuter. Mais rien ne presse», convient-il.
Lotus mauvais payeur? L’image de l’écurie a été ternie et Gerard Lopez connaît le coupable. Son partenaire moteur Renault par la voix de l’ancien directeur général de Renault Sport F1, Jean-Michel Jalinier.

«Qui n’a pas payé ses moteurs? Caterham (NDLR: en faillite). Ils n’ont pas réglé toute leur note 2013 et n’ont rien versé cette année. Nous sommes en règle. Red Bull, financé par Infiniti, ne débourse rien. Et Toro Rosso reçoit une grosse aide. En fait, nous étions les seuls à payer plein pot nos moteurs Renault. Alors c’est quand même un peu culotté de nous avoir désignés comme le mouton noir», peste Gerard Lopez dans L’Équipe. Lotus ayant fait 50 millions de pertes en 2013, il a mis ce qu’il fallait pour renflouer.

«Si j’affirme aujourd’hui que nous ne perdons pas du tout d’argent, c’est la vérité».
Microsoft, Coca-Cola, PDVSA, Lotus s’appuie sur des partenaires solides et devrait en annoncer deux gros de plus prochainement.
Quant aux résultats 2014, Gerard Lopez assume le parti pris trop audacieux en matière de châssis, mais charge Renault pour les dix-neuf problèmes graves recensés dans une saison qui compte encore deux Grand-Prix (Brésil le 9 novembre et Abu Dhabi le 23 novembre). «Je ne leur en veux pas mais Renault a paré au plus pressé en se concentrant sur deux de ses quatre écuries: Red Bull et Toro Rosso». Raison pour laquelle Lotus roulera avec des moteurs Mercedes en 2015. «On ne va pas faire une bis repetita de 2014», dit Gerard Lopez.

(Denis Berche)