Golden Globes«Oppenheimer» triomphe, honneurs pour «Anatomie d’une chute»
Le biopic «Oppenheimer» de Christopher Nolan a remporté cinq Golden Globes, dimanche, alors que le film français «Anatomie d’une Chute» repart avec deux trophées.
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Christopher Nolan et son épouse Emma Thomas, dimanche, à la 81e cérémonie des Golden Globes.
AFPLes Golden Globes ont été marqués dimanche par la déflagration «Oppenheimer», grand vainqueur de la cérémonie, et la mise au placard de la poupée «Barbie», avec aussi des honneurs appuyés pour le film français «Anatomie d’une Chute», récompensé par deux trophées.
Le biopic de Christopher Nolan sur le père de la bombe atomique a reçu cinq prix et raflé toutes les catégories majeures: meilleur film dramatique, meilleur réalisateur, meilleur acteur pour Cillian Murphy, qui incarne Robert Oppenheimer, et meilleur second rôle pour Robert Downey Jr, qui prête ses traits à un politicien, grand rival du scientifique.
«Une grande histoire sur le dilemme éthique des armes nucléaires. Est-ce que ça a une chance de marcher? Non.», a plaisanté Robert Downey Jr. «Sauf si Universal mise tout sur Christopher Nolan pour diriger Cillian Murphy». De son côté, Christopher Nolan a eu le triomphe modeste. «En tant que réalisateurs, nous réunissons des gens et nous essayons de les amener à donner le meilleur d’eux-mêmes», a expliqué le créateur d’«Inception» et d’«Interstellar», rendant hommage à ses acteurs.
«Barbie», poupée boudée
«Barbie», autre favori de la soirée, a en revanche été boudé par le jury. Les votants lui ont préféré «Pauvres Créatures», déjà honoré par le Lion d’or à la Mostra de Venise, pour le titre de meilleure comédie. Dans la même logique, c’est Emma Stone et son rôle de Frankenstein au féminin dans ce film fantaisiste, qui a été élue meilleure actrice, plutôt que l’interprète de la poupée peroxydée, Margot Robbie.
Nominée neuf fois, la satire féministe de Greta Gerwig, qui voit Barbie découvrir la misogynie du monde réel, a dû se contenter de deux récompenses secondaires: le nouveau Golden Globe du meilleur succès commercial – logiquement attribué après sa domination écrasante au box-office l’an dernier – et celui de la meilleure chanson.
«Anatomie» d’une surprise
«Barbie» a également été devancée pour le prix du meilleur scénario par le film français «Anatomie d’une Chute», qui a doublé la mise en raflant le titre de meilleur film en langue étrangère. De quoi confirmer l’attrait universel de la dernière Palme d’or cannoise.
Émue, sa réalisatrice Justine Triet a raconté sa surprise de voir son long métrage, qui raconte le procès d’une écrivaine accusée du meurtre de son mari et dissèque la dégringolade de leur couple, tant apprécié. Pendant l’écriture avec son compagnon Arthur Harari, «nous n’arrêtions pas de nous dire que nous nous amusions beaucoup, mais que personne n’irait voir ce film», a-t-elle expliqué. Selon elle, le long métrage «traite de la vérité et de l’impossibilité de la cerner».
Ce double succès risque de susciter des regrets en France, car «Anatomie d’une Chute» ne pourra pas prétendre à l’Oscar du meilleur film international. Il a été snobé pour représenter l’Hexagone au profit de la «Passion de Dodin Bouffant», une romance historique entre deux gastronomes.
Lily Gladstone, meilleure actrice
Parmi les autres têtes d’affiche, Lily Gladstone a remporté le prix de la meilleure actrice dans un film dramatique, pour son rôle d’Amérindienne confrontée à l’avidité capitaliste et à une série de meurtres dans sa tribu, dans la fresque historique de Scorsese «Killers of the Flower Moon». «C’est une victoire historique, elle n’appartient pas qu’à moi», a souligné la comédienne amérindienne.
Côté télévision, «Succession», chronique des luttes de pouvoir au sein d’une famille à la tête d’un empire médiatique, a dominé, avec le prix de la meilleure série dramatique et des récompenses pour ses acteurs Kieran Culkin, Sarah Snook et Matthew Macfadyen.
La série «The Bear», qui plonge dans l’arrière-cuisine d’un restaurant de Chicago, a elle dominé les catégories comédiques. Enfin la production américano-coréenne «Acharnés» a remporté le prix de la meilleure minisérie.