Condamné en Polynésie: Il aurait abusé de près de 200 enfants

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Condamné en PolynésieIl aurait abusé de près de 200 enfants

Un retraité pédophile a été condamné en Polynésie à dix ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre jeunes garçons. Mais il aurait fait près de 200 victimes.

Un retraité de 71 ans a été condamné par la cour d'assises de Papeete, jeudi, à dix ans de prison ferme pour viols et agressions sexuelles sur quatre jeunes garçons issus de familles désœuvrées, mais il est suspecté d'avoir fait environ 200 victimes. «C'est une peine juste et un signal fort pour les pédophiles en puissance qui pourraient être tentés de venir en Polynésie afin de profiter de la gentillesse des enfants», s'est félicité, à l'annonce du verdict, l'avocat des victimes, Me Thibaud Millet.

Jean-Claude Alcaras, ex-professeur de français et d'anglais, avait été interpellé le 9 juin 2010, alors qu'il se trouvait en compagnie d'un garçon de neuf ans dans les toilettes de l'aéroport international de Tahiti. L'homme avait séjourné en Polynésie entre 2001 et 2008 avant d'y revenir en 2009 et 2010 pour y faire du «tourisme sexuel», comme il l'a déclaré lors de ses auditions. Un choix guidé par le fait que dans cette collectivité française du Pacifique, les enfants «sont plus sympathiques, plus gentils». Si quatre mineurs ont pu être identifiés, les déclarations du septuagénaire devant les enquêteurs laissent à penser qu'il aurait pu faire environ 200 victimes. Lui en a reconnu une «trentaine».

«Il venait en Polynésie comme à un safari pour chasser ses proies»

Jean-Claude Alcaras avait abordé les quatre plaignants, âgés d'une dizaine d'années au moment des faits, à la sortie de l'école ou en bord de route sur la commune de Faa'a, la plus pauvre de Polynésie. Contre 8 à 12 euros, il demandait des fellations et des attouchements, abus qui se déroulaient régulièrement dans les toilettes de l'aéroport, lieu jugé «calme et tranquille».

Dans sa plaidoirie, l'avocat des enfants a fustigé un vieil homme «qui exploite la misère humaine pour assouvir ses désirs les plus abjects». «Il venait en Polynésie comme à un safari pour chasser ses proies avec un cynisme effroyable», a ajouté Me Millet. À plusieurs reprises durant les deux jours de procès, l'accusé a émis des regrets et demandé «pardon» à ses victimes. «Je voudrais qu'ils oublient le plus vite possible ce dramatique épisode de leurs vies», a-t-il dit, bien que les experts psychologues et psychiatres aient fait part de leurs doutes quant à la sincérité de ses propos.

En plus de sa condamnation à dix ans de prison, Jean-Claude Alcaras fera l'objet, une fois libéré, d'un suivi sociojudiciaire pendant cinq années. Il devra purger sa peine en dehors de la Polynésie française, comme le souhaitaient les parents des quatre enfants.

(L'essentiel Online/AFP)

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