Trump à la Maison-Blanche«Il paraît que c'est là que Bill et Monica...»
La sortie d'un nouveau livre sur les coulisses de la Maison-Blanche a plongé le président américain dans une colère noire. Certaines anecdotes sont croustillantes.

Donald Trump fait face à la sortie d'un nouveau livre sur les coulisses de la Maison-Blanche, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas content. «L'équipe des vipères: mes 500 jours extraordinaires à la Maison-Blanche de Trump», sort cette semaine aux États-Unis. Il est l’œuvre de Cliff Sims, ancien conseiller spécial de Trump, qui avait participé à la campagne du républicain avant d'intégrer les services de la communication à la Maison-Blanche.
Ce livre décrit un président américain entouré d'une équipe parfois «hors de contrôle» et adepte de traîtrises pour survivre au chaos de la Maison-Blanche. Selon le Washington Post, le livre contient «des scènes de chaos, de dysfonctionnement et de duplicité remplies de grossièretés entre le président, les membres de sa famille et les responsables du gouvernement». Évitant la flatterie ou le règlement de comptes, l'auteur fait aussi son autocritique en admettant ouvertement avoir été mené par l'ambition.
«Il est impossible de nier combien le personnel de la Maison Blanche - encore une fois, moi inclus - a été parfois absolument hors de contrôle», écrit Cliff Sims. La fidèle Kellyanne Conway en prend pour son grade. La conseillère du président est décrite comme une «méchante de dessin animé amenée à la vie» et comparée à Cruella d'Enfer, l'affreux personnage des «101 Dalmatiens» de Disney. «Elle semblait être éternellement couverte d'un manteau de fourrure invisible, avec un sourire omniscient, comme si elle avait recueilli 98 dalmatiens et qu'il n'en restait plus que trois», raconte l'auteur.
Conway est encore qualifiée de «tireuse d'élite» au sein de l'équipe de conseillers, et son but est de «survivre à tous les autres, même au président». Sims accuse la sexagénaire de cracher sur l'ensemble de ses collègues dans leur dos, lâchant volontiers des confidences à des médias comme CNN, le New York Times ou le Washington Post, pourtant qualifiés par Trump de «fake news». La principale intéressée à démenti les propos tenus par Sims dans son livre.
Selon l'auteur, Donald Trump n'avait aucune confiance dans son équipe après de multiples fuites dans la presse. Il aurait d'ailleurs dressé une «liste des ennemis» avec l'ancien garde du corps du président, Keith Schiller. «On va se débarrasser de tous les serpents, mêmes les charognards», aurait alors expliqué le président.
D'étranges visites guidées
Le livre raconte également les étranges visites guidées qu'organise Donald Trump. Selon Sims, à chaque fois que le président reçoit des sénateurs, des amis de New York ou autres invités dans le Bureau ovale, il met un point d'honneur à leur désigner l'endroit où Bill Clinton et Monica Lewinsky auraient commencé leur relation intime. «On m'a dit que c'est là que Bill et Monica...», aurait lancé le président lors d'une visite en 2017, sans terminer sa phrase. Parfois, cette petite anecdote de Trump donne lieu à de longues conversations graveleuses entre lui et ses convives.
Le président aurait aussi tendance à se vanter longuement devant des photos de lui exposées dans l'aile ouest. Il serait particulièrement fier d'un cliché du jour de son investiture et d'un autre le montrant avec Kim Jong-un. Selon Sims, Trump a l'habitude d'en faire des tonnes lors de ces visites, racontant par exemple à ses invités que les gens «se mettent à pleurer» quand ils voient le Bureau ovale pour la première fois.
«C'est le pire boulot que j'ai jamais eu»
Signe du chaos au sein de l'administration, déjà évoqué dans plusieurs livres à succès, Cliff Sims rapporte les difficultés de l'ancien secrétaire général de la Maison-Blanche, John Kelly, à ramener l'ordre au sein de la présidence. «C'est le pire boulot que j'ai jamais eu», dit l'ancien général, nommé en juillet 2017, selon ses propos rapportés dans l'ouvrage. «Apparemment les gens pensent que ça me fait mal quand ils écrivent que je pourrais être viré. Si ça arrive un jour, ça sera mon plus beau jour depuis que je suis arrivé», explique John Kelly, lors d'une conversation. L'homme a quitté ses fonctions au début de l'année.
Selon Politico, la parution de ce livre a mis «très en colère» Donald Trump, qui serait «franc fou». «C'est qui ce type? Pourquoi il écrit ce livre? Il n'était même pas aux réunions», aurait tempêté le dirigeant, d'après une source.
Cliff Sims a finalement quitté son poste après avoir raté une promotion par manque de soutien du président. C'est «la seule vérité infaillible qui s'applique à tous ceux qui ne partagent pas son nom de famille: nous étions tous jetables», conclut-il, à propos de Trump.
(L'essentiel/joc/afp)