Luxembourg/FranceChômage frontalier: le gouvernement français fait machine arrière
LUXEMBOURG/FRANCE - Après une réunion avec la ministre du Travail, la sénatrice Véronique Guillotin annonce l’abandon du projet de réduction des indemnités chômage pour les travailleurs frontaliers.


«La ministre, ayant entendu nos arguments, a annoncé ce jour que cette mesure ne serait pas appliquée»: après s'être entretenue dans la matinée avec Astrid Panosyan-Bouvet, la sénatrice de Meurthe-et-Moselle Véronique Guillotin – accompagnée des députés Jean-Luc Warsmann et Isabelle Rauch – a annoncé ce mardi l’abandon du projet de réduction des indemnités chômage pour ces travailleurs.
Véronique Guillotin a rappelé «l’injustice du projet pour nos travailleurs frontaliers, dont certains verraient leur indemnité divisée par deux, alors même qu’ils ont cotisé auprès du pays d’emploi». Elle a par ailleurs exprimé son «plein et entier soutien au «gouvernement français dans la poursuite des négociations au niveau européen et au niveau bilatéral, afin d’aboutir à la révision du règlement et à la signature de conventions bilatérales plus justes au regard des réalités économiques et sociales».
Levée de boucliers
Pour rappel, cette mesure faisait partie d’un ensemble de trois accords négociés entre le patronat et plusieurs syndicats en novembre 2023, visant à réaliser 2,3 milliards d’euros d’économies sur quatre ans dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage. Ces économies incluaient une réduction de l’indemnisation des chômeurs frontaliers, les droits étant recalculés sur la base des salaires français, généralement bien inférieurs à ceux des pays d’emploi.
Cette disposition avait suscité une levée de boucliers, notamment au Luxembourg, où les syndicats OGBL et LCGB dénonçaient une discrimination injustifiée envers les frontaliers, qui auraient été les principales victimes de cette réforme. L’abandon de ce projet préserve donc les droits actuels des frontaliers, calculés sur les salaires perçus dans leur pays d’emploi, et marque un revers pour une des principales mesures d’économies envisagées.
Tu nous suis déjà sur WhatsApp?
Abonne-toi à notre chaîne, active la petite 🔔 et tu recevras un récap de l'actu chaque jour en début de soirée.