Tilly Metz«J'espérais surtout ne pas me faire tirer dessus»
LUXEMBOURG - L'eurodéputée Déi Gréng, Tilly Metz, s'est confiée à «L'essentiel», après son incursion sur une base américaine, à la frontière belgo-néerlandaise.
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Tilly Metz, deux autres eurodéputées et une activiste ont été arrêtées, mercredi matin.
Après six heures passées en garde à vue, Tilly Metz a été relâchée peu avant 16 heures, ce mercredi. L'eurodéputée écologiste avait été arrêtée mercredi matin, avec deux autres eurodéputées française et britannique, et une activiste de l'ONG Agir pour la paix, à cause d'une incursion sur une base américaine, à la frontière belgo-néerlandaise.
Le groupe protestait contre le stockage et le transport d'armes nucléaires. «Une action mûrement réfléchie», confie l'élue luxembourgeoise à L'essentiel. «S'il y avait eu d'autres moyens, je les aurais utilisés. Mais une action forte et symbolique était nécessaire pour alerter les gens sur le danger du nucléaire», explique-t-elle.
Alors que la campagne électorale pour les européennes doit prochainement débuter, Tilly Metz jure que son action a d'abord été motivée par la décision des États-Unis et de la Russie de suspendre leur désarmement nucléaire, avec la crainte d'une nouvelle course aux armes de destruction massive.
«Nous savions que nous allions être arrêtées»
«Beaucoup de gens ne savent pas qu'il y a autant de missiles nucléaires stationnés en Europe. Notre engagement est pacifique. Nous pensons qu'il faut désarmer et interdire le nucléaire. C'est notre conviction».
Une conviction qui l'a donc amenée à cette action spectaculaire, en parfaite conscience des conséquences. «Nous savions que nous allions être arrêtées. J’espérais surtout ne pas me faire tirer dessus. Les militaires flamands chargés de la sécurité de la base ont fait leur travail. Ils nous ont immobilisées tête contre sol et menottées», raconte-t-elle.
Placée en garde à vue, l'eurodéputée a été interrogée, mais a finalement pu repartir libre. Mais l'affaire ne s'arrête pas là. «Nous attendons désormais la décision du procureur concernant les poursuites. Il y en aura forcément, mais la cause en valait la peine!», conclut-elle.
(Thomas Holzer/L'essentiel)