Enseignement au Luxembourg«Je n’ai pas appris à écrire une lettre de motivation»
LUXEMBOURG – Une Luxembourgeoise raconte son quotidien au lycée. Selon elle, l’enseignement ne préparerait pas suffisamment à la vie active.

Tout est parti d’un tweet posté par une lycéenne allemande. Naina, 17 ans, a lancé un vif débat sur l’enseignement, qui dépasse désormais les frontières de la république fédérale. Des lycéens luxembourgeois s’emparent à leur tour du débat sur l'utilité des enseignements au lycée et à l'université, pour la vie professionnelle. «Quand on voit le niveau de connaissance et la qualité rédactionnelle de certains, on ne peut que soupirer», écrit un internaute sur la page Facebook de L’essentiel.
Ce problème est récurrent au Luxembourg, selon Nora, une élève de l’Athénée, à Luxembourg-Ville. Deux ans et demi avant l’examen final, elle regrette son choix pour le lycée classique. «Si c’était à refaire, je m’orienterais vers le technique», a-t-elle indiqué à L’essentiel. La pression à l’école serait difficilement supportable. «Mais si je raconte à des adultes que j’ai parfois du mal à dormir à cause de ça, on me prend pour une idiote». D’après elle, l’enseignement consisterait seulement «à apprendre des leçons par cœur pour avoir de bonnes notes. Quitte à tout oublier le lendemain». Le stress se ressent d’ailleurs sur les notes de Nora. Lorsqu'elle écrit des devoirs facultatifs, comme des essais d'anglais, elle n'obtient pas de gratification.
Travail en petits groupes
L’élève recherche actuellement un job pour l’été prochain. Mais elle n’a «pas appris à écrire une lettre de motivation et un CV». De même qu’elle admet ne pas savoir gérer un budget ou louer un appartement. «Je ne sais pas ce que l’école m’a apporté. Je me fais du souci car je n’ai jamais appris à me débrouiller par moi-même».
Pol Reuter, président de l’Union nationale des étudiants du Luxembourg (UNEL) comprend les inquiétudes de Nora. Lui-même, après les examens de fin d’étude, n’avait qu’une «petite idée» de la manière de rédiger une lettre de motivation. «Heureusement, mon réseau m’a beaucoup aidé. Mais beaucoup de lycéens et d’étudiants n’ont pas cette possibilité, car leurs parents et amis n’ont pas fait d’études supérieures».
Les cours ne seraient pas assez orientés «sur le travail en petits groupes», reprend Pol Reuter. Il manquerait aussi des parallèles avec l’actualité. «Que peut apporter une leçon sur l’inflation dans les années 1920 si l’on n’est pas capable de comparer avec la situation actuelle?», s’interroge le leader étudiant.
(L'essentiel)