Crash en Ethiopie«Je ne cesserai jamais d'attendre son coup de fil»
La presse internationale dévoile le visage et l'histoire de quelques-unes des 157 victimes de la catastrophe aérienne survenue dimanche en Ethiopie. Le papa d'une Britannique témoigne.

L'enquête suit son cours après le crash du Boeing 737 Max d'Ethiopian Airlines, survenu dimanche près d'Addis-Abeba, capitale de l'Ethiopie. La catastrophe aérienne a fait 157 morts, dont 32 Kényans, 18 Canadiens, 9 Ethiopiens, 8 Italiens, 8 Chinois, 8 Américains, 7 Français, 7 Britanniques, 6 Egyptiens, 5 Allemands et 4 Indiens.
La Britannique Joanna Toole, 36 ans, travaillait pour l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Elle se rendait à Nairobi pour assister à la conférence annuelle du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Sur Twitter, la trentenaire se présentait comme une «protectrice de l'océan, amatrice de yoga et de nourriture végane». «Une passionnée de la Terre» qui voyageait régulièrement dans les Îles Féroé pour combattre la pêche à la baleine.
«C'est épouvantable de penser qu'elle ne pourra jamais continuer son travail. Je pense que je ne cesserai jamais d'attendre son coup de fil», a confié son père, Adrian Toole, à Sky News. Le Britannique explique que sa fille a consacré les 15 dernières années de sa vie à la protection des animaux. «Cela impliquait beaucoup de voyages autour du monde, mais personnellement, je ne voulais jamais qu'elle monte dans un seul de ces avions. Non seulement pour le mal que cela fait à l'environnement, mais aussi parce que c'est dangereux de passer son temps à voler. Jusqu'ici, elle avait eu de la chance», témoigne-t-il.
Avec elle, vingt-et-un autres employés de l'ONU ont péri. «Souvenons-nous que nos collègues étaient volontaires pour voyager et travailler loin de leur foyer (...) afin de faire de ce monde un meilleur endroit», a déclaré une responsable du Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains lors de l'ouverture de la conférence, lundi à Nairobi.
Le député slovaque Anton Hrnko a, pour sa part, perdu toute sa famille dans le crash. Dimanche, il a annoncé sur Facebook la mort de sa femme, de sa fille et de son fils.
L'ancienne mannequin russe Ekaterina Polyakova et son mari Alexander ont également perdu la vie. Avant d'embarquer, la jeune femme de 28 ans a filmé l'avion ainsi que son époux, qui semblait peu rassuré à l'idée de monter à bord.
Le patron d'un grand groupe de restaurants figure également parmi les victimes. Le Suédois Jonathan Essex était le directeur de Tamarind, propriétaire de nombreux établissements en Afrique. Sur Facebook, le groupe a adressé un message de soutien à «sa famille, ses amis, les employés de Tamarind et tous ceux qui souffrent après ces pertes incompréhensibles».
Selon Le Parisien, un militant tunisien se trouvait à bord. Karim Saafi, 38 ans, se présentait comme le coprésident du Forum des jeunes de la diaspora africaine en Europe. Le président du Conseil national de la jeunesse nigérian lui a rendu hommage sur Twitter: «Nous perdons un leader, un militant panafricain pour la jeunesse, notre frère tunisien Karim Saafi, qui a perdu la vie dans le récent crash d'Ethiopian Airlines.»
Plusieurs humanitaires italiens figurent parmi les victimes. Le maire de Bergame (nord) a annoncé sur Facebook la mort de membres de l'association humanitaire Africa Tremila. «Le président de l'ONG, Carlo Spini, son épouse et le trésorier de l'association figurent parmi les 157 victimes de l'accident d'avion», peut-on lire sur le réseau social. Le trio se rendait au Soudan du Sud, d'après Giorgio Gori.
Selon la Rai, le président du Comité International pour le Développement des Peuples (CISP), Paolo Dieci, a également perdu la vie.
L'ancien secrétaire général de la Fédération kényane de football, Hussein Swaleh, figure aussi parmi les victimes.
France 3 annonce par ailleurs le décès de Sarah Auffret, une Française de 36 ans qui travaillait pour l'Association des opérateurs de croisières dans les expéditions dans l'Arctique (AECO). La trentenaire se rendait, elle aussi, à la conférence de Nairobi.
(L'essentiel/joc)