En France«Je voyais bien qu'il avait du mal à respirer»
Le papa du jeune garçon décédé à Marseille d’une forme proche du syndrome de Kawasaki témoigne. Il a l’intention de porter plainte.

La semaine dernière, un premier enfant atteint d’une forme de la maladie de Kawasaki est décédé en France, à Marseille. Lundi, BFM TV a diffusé le témoignage du père de ce jeune garçon de 9 ans. Sous le choc, il partage sa colère et son intention de porter plainte. «Les personnes responsables doivent assumer leurs actes», estime-t-il.
Le cauchemar commence à la toute fin du mois d’avril. Les parents de Lucas* s’inquiètent pour leur fils, qui présente une forte fièvre. Pendant trois jours, l’enfant ne s’alimente quasi plus et souffre de diarrhées. «Et en plus, il avait des boutons rouges, des plaques rouges», décrit son papa. Pour en avoir le cœur net, le couple de Marseillais emmène son enfant à l’hôpital La Timone.
Ordonnance d’antibiotiques
Les médecins qui prennent en charge l’écolier décrètent qu’il présente un «tableau clinique comparable à celui de la scarlatine». L’enfant est alors renvoyé chez lui avec une ordonnance d’antibiotiques à prendre pendant six jours. «Ils nous ont dit de revenir trois jours plus tard», témoigne son père. Sceptiques, les parents de Lucas rentrent à la maison. «Je trouve que c’était assez risqué de nous laisser partir comme ça», estime le Marseillais, qui semble peser ses mots.
Une fois de retour au domicile, l’état de santé de leur fils se détériore subitement. Son papa décrit une scène terrible: «Ma femme a voulu lui faire couler un bain. Le petit a commencé à avoir la tête qui partait en arrière et les yeux qui tournaient. Il est devenu inconscient. Quand je suis arrivé, mon fils commençait à suffoquer. Je le tenais dans mes bras et je voyais bien qu’il avait du mal à respirer».
«En parfaite santé»
Le SAMU et les pompiers arrivent en urgence et procèdent à des massages cardiaques. Transféré en réanimation, Lucas s’éteint le 8 mai. «Les médecins nous ont dit qu’ils ne savent rien, que les symptômes ressemblent à ceux du Kawasaki», explique le père de Lucas. L’homme assure que son fils était «en parfaite santé» et qu’il n’avait «pas d’antécédent». Un médecin lui aurait expliqué que la mort du petit était «due au laps de temps où son cerveau n’a pas été pas oxygéné».
La semaine dernière, Santé Publique France assurait cependant au «Parisien» que l’enfant présentait «une comorbidité neuro-développementale». «Son arrêt cardiaque est probablement lié au syndrome de Kawasaki. La pathologie de cet enfant a entraîné une atteinte cardiaque provocant des lésions cérébrales, cause de sa mort», avait indiqué le professeur Fabrice Michel, chef du service d’anesthésie réanimation pédiatrique de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM).
Au moment du décès, l’AP-HM avait rappelé que cette maladie est rare, qu’elle n’est pas contagieuse et qu’elle reste exceptionnellement grave. Il s’agit du deuxième décès d’un enfant en Europe lié au syndrome de Kawasaki. Un premier cas mortel avait déjà été signalé en Grande-Bretagne. Le père de Lucas, lui, n’en démord pas: «Ce que je sais, c’est que cela a été une erreur très grave, cela a coûté la vie de mon fils», estime le Marseillais, qui compte porter plainte.
*Prénom d’emprunt
(L'essentiel/joc)