Johnny Borrell: «J'ai fait un album documentaire sur ma vie»
Vingt minutes après avoir quitté la scène du Rock-A-Field, le chanteur de Razorlight, Johnny Borrell, nous a parlé dans sa loge.
L’essentiel: Êtes-vous satisfait de votre prestation au Rock-A-Field?
Johnny Borrell: Je ne savais pas du tout à quel public m’attendre. C’était vraiment bien sur scène et ça me rend heureux.
Ça semble être stressant d’être musicien. Vous êtes arrivé au festival peu avant votre concert…
Je n’ai pas dormi la nuit dernière. Nous étions en Suède et en ce moment, le soleil ne se couche pas. Donc, j’étais à l’hôtel cet après-midi pour me reposer.
Allez-vous rester un peu pour voir Franz Ferdinand et Kings of Leon?
Non, on doit encore prendre l’avion ce soir pour aller à Londres. C’est dommage. L’affiche du festival est la meilleure que j’ai vue cette année. Et cela m’a fait plaisir de rencontrer Franz Ferdinand ici. On ne s’est plus vus depuis longtemps. Nous avons joué nos premiers concerts à la même époque. Donc, nous avons un peu la même histoire.
Parlons de votre dernier album, «Slipway Fires», et de ses chansons très touchantes. Est-il difficile de partager ses sentiments avec le public?
Un peu. L’album est un documentaire de ma vie au moment où j’ai écrit les textes. Ce sont de vraies chansons, avec mes expériences dedans. Sur «Slipway Fires», j’ai essayé de parler à deux personnes. C’est un album de séparation. Je ne suis pas près de refaire la même chose avant un bon bout de temps. Le prochain opus sera un album de soirée.
On a récemment pu lire que vous auriez envie de faire un album house…
En Angleterre, la presse écrit n’importe quoi. J’étais au festival Isle of Wright quand des journalistes m’ont demandé si je ferais un album house. J’ai dit que non. Mais le lendemain, j’ai lu le contraire. C’est fou.
Dans les médias britanniques, vous êtes souvent décrit comme arrogant et égoïste. Souffrez-vous de cette image négative?
Il y a des côtés positifs dans ce que je fais. Donc, je dois accepter les choses négatives. Le plus important est de faire de bons albums et d’être bien sur scène. J’ai toujours rêvé de faire de la bonne musique et pas de devenir une célébrité. Je suis très content que Razorlight soit perçu comme un groupe dans le reste de l’Europe. C’est vraiment agréable.
Une des dernières rumeurs prétend que vous auriez envie de travailler avec The Libertines si jamais ils se reforment. Vrai ou faux?
C’est un non-sens. Un journaliste m’avait posé cette question et je lui ai dit que je ne savais pas. Donc, ce n’est ni vrai ni faux. La question d’une collaboration ne se pose tout simplement pas.
La presse britannique a également rapporté que votre batteur Andy aurait quitté Razorlight en mars, à cause d’un désaccord…
C’est n’importe quoi. Andy et moi, on savait que la presse allait écrire cela.
Comment cela se passe-t-il avec votre nouveau batteur, Skully?
Quand notre tout premier batteur a quitté Razorlight, nous venions juste de sortir notre premier album. Nous nous sommes demandé ce qu’on allait faire si on ne trouvait pas le bon batteur. Nous étions heureux de faire la connaissance d’Andy et ça a tout de suite bien marché. Puis, Andy nous a quittés à un moment crucial. Après la sortie de «Slipway Fires», beaucoup de grands shows étaient prévus. Je ne serais pas ici aujourd’hui si on n’avait pas trouvé le bon batteur. Skully joue tellement bien et c’est quelqu’un de très gentil. Tout est fantastique et beaucoup plus relax qu’il y a encore six mois.
Ressentez-vous parfois la pression, même après la sortie de trois albums à succès?
Non, tu es sous pression si tu es une mère sans travail qui élève seule ses deux enfants ou bien si tu habites en Palestine. Tu mènes vraiment une vie facile si tu es dans un groupe de rock au XXIe siècle.
Sur votre site MySpace, vous comptez Barack Obama parmi vos amis. Est-il difficile de devenir son pote?
Nous voulions avoir parmi nos meilleurs amis des gens que nous admirons. Cela m’a coûté cinq minutes de devenir ami avec Barack Obama. Je ne suis pas sûr qu’il ait écouté notre musique. Qui sait?
Recueilli par Kerstin Smirr