Référendum en Grèce: Juncker est «affligé» et se sent «trahi» par Tsipras

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Référendum en GrèceJuncker est «affligé» et se sent «trahi» par Tsipras

Un «non» au référendum prévu dimanche en Grèce sur les propositions des créanciers serait «un non à l'Europe», a averti lundi le président de la Commission européenne.

European Commission President Jean-Claude Juncker gives a  press conference on Greece at the EU headquarters in Brussels on June 29, 2015. Greek Prime Minister Alexis Tsipras stunned Europe with a surprise call for a July 5 referendum on the latest cash-for-reforms package and advised voters against backing a deal that he said spelled further "humiliation" for his country.  AFP PHOTO/ JOHN THYS

European Commission President Jean-Claude Juncker gives a press conference on Greece at the EU headquarters in Brussels on June 29, 2015. Greek Prime Minister Alexis Tsipras stunned Europe with a surprise call for a July 5 referendum on the latest cash-for-reforms package and advised voters against backing a deal that he said spelled further "humiliation" for his country. AFP PHOTO/ JOHN THYS

AFP/John Thys

«Un "non" voudrait dire, indépendamment de la question posée, que la Grèce dit "non" à l'Europe», a lancé M. Juncker, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. «Je demanderai aux Grecs de voter "oui", indépendamment de la question qui leur est posée», a-t-il dit, ajoutant qu'il fallait «voter oui parce que les Grecs fiers d'eux-mêmes et de leur pays doivent dire oui à l'Europe». «Il ne faut pas se suicider parce qu'on a peur de la mort», a-t-il affirmé dans une adresse directe aux Grecs.

«Je suis profondément affligé par le spectacle qu'a donné l'Europe, samedi dernier (...) Après tous les efforts que j'ai déployés, je me sens trahi car mes efforts ont été insuffisamment pris en compte», a ajouté M. Juncker, qui est également l'ancien patron de la zone euro.

«Nous avons vraiment remué des montagnes jusqu'à la dernière minute»

Samedi, réagissant à l'annonce surprise par le Premier ministre Alexis Tsipras d'un référendum le 5 juillet sur le plan d'aide financière proposé par les créanciers, Union européenne et Fonds monétaire international, les ministres des Finances de la zone euro ont décidé de ne pas prolonger au-delà du 30 juin l'assistance financière à Athènes, imputant à la Grèce la responsabilité de la rupture des négociations qui se poursuivaient depuis cinq mois. Cette décision rapproche le pays à court d'argent d'un défaut de paiement et d'une sortie de la zone euro. «Nous avons vraiment remué des montagnes jusqu'à la dernière minute, jusqu'à ce que les Grecs ferment la porte», a regretté M. Juncker, estimant qu'il ne fallait pas jouer sur les divisions au sein de la zone euro.

«Jouer une démocratie contre 18 n'est pas une attitude qui convient à la Grèce», a-t-il dit. «En Europe, aucune démocratie ne vaut plus qu'une autre et dans la zone euro il y a 19 démocraties, non une contre 18 et non 18 contre une», a-t-il insisté. La proposition faite à la Grèce par ses créanciers et qui sera soumise à référendum «n'est pas un paquet d'austérité stupide», a-t-il souligné. «C'est la Commission qui insistait sur davantage de justice sociale de certaines mesures» dans les négociations avec Athènes, a martelé M. Juncker. «Il n'y a pas de coupes dans les salaires dans ce paquet, il n'y a pas de coupes dans les retraites», a-t-il affirmé.

(L'essentiel/AFP)

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