Enseignement au Luxembourg – L'école «dehors», une solution pour freiner le Covid

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Enseignement au LuxembourgL'école «dehors», une solution pour freiner le Covid

LUXEMBOURG - De nombreuses écoles pratiquent régulièrement l'apprentissage en extérieur pour se reconnecter à la nature... et limiter les risques de propagation du virus.

L'école «dehors», apparue dans les pays scandinaves dans les années 1950, a fait de nombreux émules, au Royaume-Uni, au Canada mais aussi chez nos voisins français, allemand et belge. Au Luxembourg, cette pratique pédagogique existe également depuis plusieurs années et se développe depuis l'apparition de l'épidémie de Covid. «"Léieren dobaussen", c'est faire redécouvrir la nature comme un environnement d’apprentissage et rendre les sciences naturelles attractives, résume Luc Weis, directeur du Service de coordination de la recherche et de l'innovation pédagogiques et technologiques (SCRIPT).

À raison d'une à trois sorties par semaine en ville, dans le parc voisin ou en forêt, élèves et enseignants apprennent à regarder de façon très concrète le monde dans lequel ils vivent. «Lorsqu'ils visitent une ferme, par exemple, les élèves découvrent comment planter et récolter des légumes, traire et nourrir les vaches. Ils obtiennent des réponses aux questions qu'ils se posent: «D’où vient le lait? Que vont devenir les veaux quand ils seront plus grands? etc.», s'enthousiasme Luc Weis.

«Les enfants ont adoré»

En plus d'accueillir à l'école fondamentale de Niederanven les enfants nouvellement arrivés au Grand-Duché, Véronique Kohnen travaille avec les élèves du cycle 3 et 4 dans le cadre de la promotion des disciplines MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles, technique). «L’école de Niederanven a depuis environ 30 ans un jardin scolaire, un étang et même un rucher pédagogique. Nous avons la possibilité de faire des sorties en forêt et dans les environs. Je fais au moins deux leçons par semaine dehors avec mes élèves», témoigne-t-elle.

Éveil aux sciences, orientation dans l'espace avec des cartes topographiques, photo rallye avec utilisation d'iPad, jardinage, bricolage, sport mais aussi mathématiques confrontées au réel et apprentissage des langues étrangères, l'école «dehors» se décline de mille et une façons. «La nature rend les enfants plus motivés, plus attentifs et diminue leur niveau de stress, estime Véronique Kohnen. Ils travaillent de façon plus autonome et créative à l'extérieur. Le temps passé dehors les rend plus calmes et concentrés, une fois de retour dans la salle de classe».

La crise du Covid-19 n'a fait que renforcer les convictions de l'enseignante: «Le travail en plein air facilite évidemment la distanciation sociale et favorise les activités physiques qui manquent cruellement aux enfants. En juin dernier, après le retour à l'école, j'ai même transféré tout mon enseignement au jardin scolaire. Le temps était bon, j'avais un petit groupe et je profitais de l'occasion. Les enfants ont adoré...».

(pp/L'essentiel)

Une quarantaine de jardins pédagogiques

Il existe à ce jour une quarantaine de jardins pédagogiques au Luxembourg. Une dizaine supplémentaire devrait voir le jour chaque année, dans le cadre d'une convention entre le ministère de l'Éducation nationale, le Centre d'initiative et de gestion local d'Esch-sur-Alzette (CIGL) et le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable.

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