Après la crise: L'embellie de l'emploi continue en Espagne

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Après la criseL'embellie de l'emploi continue en Espagne

L'amélioration sur le front de l'emploi s'est confirmée en 2015, avec une baisse record du nombre de demandeurs d'emploi, même si le taux de chômage reste très élevé (20,90%).

L'impasse politique dans laquelle se trouve l'Espagne pourrait nuire à son économie. Ici le conservateur Mariano Rajoy (à gauche) et le socialiste Pedro Sanchez.

L'impasse politique dans laquelle se trouve l'Espagne pourrait nuire à son économie. Ici le conservateur Mariano Rajoy (à gauche) et le socialiste Pedro Sanchez.

AFP/Pedro Armestre

Le taux de chômage en Espagne, encore de 23,71% en 2014, retourne au niveau du deuxième trimestre 2011, a annoncé jeudi l'Institut national de la statistique (Ine). Le nombre de demandeurs d'emploi a connu une baisse record sur l'année (678 200) pour tomber à 4,78 millions. Le chef du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy, peut se réjouir: il avait promis aux Espagnols de finir l'année avec un taux de chômage de 21,1%. «Les données du chômage sont porteuses d'espoir, nous continuons à travailler ensemble pour que la reprise arrive à tous», a-t-il réagi sur son compte Twitter.

«Qui aurait pu prévoir en janvier 2014 une croissance du PIB de 3,2% en 2015, la création d'un million d'emplois en deux ans (525 100 en 2015) et la réduction du taux de chômage à 20,90%?», se réjouit aussi Sandalio Gómez, professeur à l'école de commerce IESE Business School. «C'est spectaculaire», approuve Gayle Allard, professeur à l'IE Business School, à l'AFP. L'Espagne a émergé en 2014 d'une violente crise économique et les voyants repassent peu à peu au vert. Reste à voir si la paralysie politique depuis les élections législatives du 20 décembre et la conjoncture internationale peuvent remettre en question cette tendance. «L'économie pourrait souffrir un ralentissement» si les partis politiques n'arrivent pas à former un gouvernement de coalition, avertit l'économiste.

Prochain défi, la formation professionnelle

À plus de 20%, le taux de chômage reste élevé et il faudra des années pour qu'il retrouve des niveaux semblables à ceux de ses voisins. Chez les moins de 25 ans, il grimpe même à plus de 46%. Par ailleurs la qualité des emplois créés reste une faiblesse du marché du travail espagnol. Sur un an, l'emploi temporaire a augmenté de 335 100 personnes, selon l'Ine, et 170 600 personnes ont signé un contrat à durée indéterminée. Parallèlement, certains Espagnols ont dû consentir à des baisses de salaires.

«Avant la crise, la durée moyenne des contrats en Espagne était de 86 jours, maintenant nous sommes autour de 50 jours», commente Angel Valls, professeur de l'école de commerce Esade. Au quatrième trimestre toutefois, le nombre de salariés ayant un contrat à durée indéterminée a augmenté de 103 400, tandis que ceux avec un contrat temporaire a baissé de 63 600. Le défi pour la prochaine législature sera de s'attaquer à la formation professionnelle des salariés et des actifs en chômage de longue durée, s'accordent à dire les économistes.

(L'essentiel/AFP)

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