Justice en France: L'essentiel de la procédure contre Sarkozy validée

Publié

Justice en FranceL'essentiel de la procédure contre Sarkozy validée

La justice française a rejeté une procédure de l'ancien chef de l'État visant à annuler une procédure à son encontre pour trafic d'influence.

Dans sa quête de retour au pouvoir, Nicolas Sarkozy devra composer avec l'agenda judiciaire.

Dans sa quête de retour au pouvoir, Nicolas Sarkozy devra composer avec l'agenda judiciaire.

AFP/Kenzo Tribouillard

Gelée depuis l'automne, le temps d'examiner les requêtes, l'enquête va donc reprendre. Paul-Albert Iweins, un des avocats de la défense, a annoncé un pourvoi en cassation, mais qui n'est pas suspensif, selon une source judiciaire. «Contrairement à ce que nous pouvions légitimement espérer, la cour n'a pas fait droit à l'essentiel de nos moyens de nullité, à une seule exception», a-t-il déclaré à la sortie de la chambre de l'instruction de la cour d'appel.

Selon une source proche du dossier, ce point est accessoire dans cette enquête dans laquelle le président de l'UMP est soupçonné d'avoir, avec son avocat, tenté d'obtenir indûment auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations couvertes par le secret dans l'instruction de l'affaire Liliane Bettencourt. Ce dossier a valu à Nicolas Sarkozy d'être le premier ancien chef de l'État de l'histoire placé en garde à vue. Il est mis en examen pour «corruption active», «trafic d'influence actif» et «recel de violation du secret professionnel» et reste donc sous la menace d'un procès en correctionnelle à la fin de l'instruction. Nicolas Sarkozy avait été mis en examen dans ce dossier Bettencourt, avant de bénéficier d'un non-lieu.

Un portable souscrit au nom de Paul Bismuth

En échange de ces renseignements souhaités, Nicolas Sarkozy aurait promis d'intervenir pour que Gilbert Azibert obtienne un poste de prestige à Monaco. Au final, l'ex-président n'a pas obtenu gain de cause, ni Gilbert Azibert le poste convoité. Les écoutes entre Nicolas Sarkozy et Me Thierry Herzog sont centrales dans le dossier. Ces échanges entre Nicolas Sarkozy et son avocat «ne suscitent pas d'interrogations quant à leur volonté et leurs attentes», estime une source proche de l'enquête.

«Moi, je le fais monter!», dit-il ainsi le 5 février 2014 à Me Thierry Herzog à propos de Gilbert Azibert. «Je l'aiderai», insiste-t-il, s'exprimant depuis un portable fourni par son avocat et souscrit au nom d'emprunt de Paul Bismuth. Les juges disposent d'autres écoutes, comme celles de Gilbert Azibert qui se voit vertement reprocher par son épouse d'être «allé magouiller avec Sarkozy». Gilbert Azibert a, depuis, quitté la magistrature. Une conversation entre Me Herzog et le magistrat est également troublante: le premier y explique au second que «la démarche à Monaco a été faite». «Oui, bah c'est sympa», répond Gilbert Azibert. Me Herzog et Gilbert Azibert sont également mis en examen.

(L'essentiel/AFP)

Ton opinion