Mali: L'état-major limogé après le massacre des Peuls

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MaliL'état-major limogé après le massacre des Peuls

L'attaque de samedi a fait au moins 136 morts, le pire massacre depuis la fin des principaux combats contre les djihadistes.

Le village dévasté après la tuerie de samedi, dans le centre du Mali.

Le village dévasté après la tuerie de samedi, dans le centre du Mali.

Le gouvernement malien a prononcé dimanche la dissolution d'une milice de chasseurs dogons et limogé les chefs de l'armée, au lendemain du massacre de plus de 130 Peuls dans le centre du pays, l'attaque la plus meurtrière qu'a connue le Mali depuis au moins six ans. Cette tuerie est la plus sanglante depuis la fin des principaux combats de l'opération lancée en 2013, à l'initiative de la France, pour chasser les groupes djihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du pays. Elle s'est produite en pleine visite du Conseil de sécurité de l'ONU au Mali et au Burkina Faso voisin.

Depuis l'apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture. Les Dogons ont créé leurs propres «groupes d'autodéfense», dont l'association «Dan Nan Ambassagou». Ces violences avaient coûté la vie à plus de 500 civils en 2018, selon l'ONU.

Dans la soirée, la télévision publique ORTM a annoncé un «bilan provisoire» de 136 tués pour cette attaque, dans le village d'Ogossagou-Peul, dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso. La télévision a montré des images de cases incendiées, de bétail brûlé et de douilles de fusil dans le village.

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a réuni dimanche un Conseil des ministres extraordinaire qui a prononcé «la dissolution de l'association Dan Nan Ambassagou pour dire clairement aux uns et aux autres que la protection des populations restera le monopole de l'État», a expliqué le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga. «Depuis un certain temps», a affirmé le gouvernement dans un communiqué, l'association «s'est écartée de ses objectifs initiaux, en dépit des mises en garde répétées des autorités administratives locales». Le gouvernement a également annoncé le remplacement des chefs d'état-major des armées, de l'armée de terre et de l'armée de l'air.

Ces limogeages au sommet de la hiérarchie militaire interviennent également après l'attaque djihadiste le 17 mars contre un camp de l'armée à Dioura (centre), au cours de laquelle 26 soldats ont péri. La principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda, à laquelle appartient le groupe d'Amadou Koufa, avait d'ailleurs justifié vendredi l'opération de Dioura par de précédents «crimes odieux commis par les forces du gouvernement de Bamako et les milices qui le soutiennent contre nos frères peuls».

(L'essentiel/afp)

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