Il règle ses comptesL'ex-directeur sportif de Lance Armstrong balance
Johan Bruyneel dégomme Greg LeMond, Marc Madiot, Vincent Lavenu et Jean-René Bernaudeau. Œil pour œil, dent pour dent.

Johan Bruyneel (à droite), ici après le Tour victorieux de 2002, n’a pas aimé qu’on salisse l’image de son ami Lance Armstrong…
KEYSTONEPour le clan de Lance Armstrong, la vengeance est visiblement un plat qui se mange… show. Interrogé par l'hebdomadaire belge Humo, Johan Bruyneel n'a pas effectué le voyage pour rien. Il a sorti l’artillerie lourde: Greg LeMond, Marc Madiot, Vincent Lavenu, Jean-René Bernaudeau, l’ex-directeur sportif belge de l’Américain a réglé ses comptes pour les accuser de dopage. Œil pour œil, dent pour dent…
Lorsqu'il évoque Marc Madiot, le manager de Groupama FDJ, le Belge n'y va pas avec le dos de la cuillère. «J'ai fait une course à étapes à l'étranger lors de ma deuxième année professionnelle (NDLR: à la fin des années 80). J'étais complètement essoufflé entre les voitures de directeurs sportifs, mais j'ai tout fait pour terminer cette course, raconte Bruyneel. Le tirage au sort pour les contrôles antidopage a été annoncé à mi-parcours sur les ondes de Radio Tour. Marc Madiot est descendu à sa voiture, a entendu dire qu'il n'était pas concerné, a retroussé sa manche et s'est planté une seringue dans le haut de son bras. Cette image est restée dans ma tête toute ma vie. Et ce sont donc ces hommes qui continuent de me condamner ainsi que Lance.»
«LeMond vainqueur propre, c'est une grosse connerie»
Johan Bruyneel n'en est pas resté là et a aussi pointé du doigt le patron d'AG2R La Mondiale ainsi que le directeur général de Total Direct Energie. «Quand je les entends parler, je pense "Faites ce que vous voulez, mais restez silencieux sur le dopage!" Les éminences grises du cyclisme français Marc Madiot, Vincent Lavenu et Jean-René Bernaudeau continuent de me juger sur mon passé alors que tout ce qu'ils ont fait a été pardonné».
Enfin, l'ex-cycliste belge s'en prend à l'Américain Greg LeMond, triple vainqueur du Tour. Et y va une nouvelle fois très fort. «Greg LeMond dit toujours qu'il est le seul vainqueur propre. C'est une grosse connerie! Il a toujours roulé pour des groupes français qui étaient les rois de la cortisone», a conclu Johan Bruyneel. Son raisonnement n'a pas varié d'un iota. «Vous ne pouvez pas battre les meilleurs mondiaux qui sont dopés sans prendre vous-même quelque chose, assure-t-il, provocateur. LeMond était le meilleur de sa génération, tout comme Hinault, Anquetil, Merckx et Indurain. Et aussi Lance (Armstrong)!».
Johan Bruyneel s'en prend aussi aux instances du cyclisme qui ont accepté le retour de Bjarne Riis (manager de l'équipe sud-africaine NTT depuis cette année) après que celui-ci avait avoué, en 2007, s'être dopé en 1996 lors de sa victoire sur le Tour de France. «Il mérite une seconde chance, les faits datent d'il y a longtemps et heureusement qu'il a cette seconde chance, car il ne fera certainement pas les mêmes erreurs. Je suis dans la même situation que lui mais, quand on veut votre tête, vous n'avez aucune chance».
(L'essentiel/Christian Maillard)