Parole présidentielle – L'intervention de Hollande ne fait pas l'unanimité

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Parole présidentielleL'intervention de Hollande ne fait pas l'unanimité

La mise au point du président français sur son action politique, dimanche soir, est loin d'avoir convaincu la droite et la gauche de la gauche. Le PS, lui, a salué une «présidence de combat».

François Hollande a vigoureusement rejeté dimanche les critiques sur son inaction lors du 20h de TF1.

François Hollande a vigoureusement rejeté dimanche les critiques sur son inaction lors du 20h de TF1.

AFP

Le PS, première secrétaire Martine Aubry en tête, a salué lundi «un président mobilisé et mobilisateur», «à la hauteur» de ses «responsabilités historiques». «La présidence de combat a commencé», a claironné Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. La gauche de la gauche s'est en revanche montrée très critique. M. Hollande a «oublié complètement le changement social», a fustigé le secrétaire national du parti communiste, Pierre Laurent. PSA Aulnay, «ce n'est pas fini!», a renchéri la députée PCF de Seine- Saint-Denis Marie-George Buffet. «Pas de changement de cap dans la marche forcée à l'austérité (...) Le cap de la saignée est donc maintenu», a dénoncé Martine Billard, coprésidente du Parti de Gauche.

À l'UMP, copéistes et fillonistes à l'unisson ont raillé la prestation télévisée du chef de l’État: «En cent jours, les socialistes ont fait un agenda», ont dit les uns, c'est un président qui «n'a pas pris la mesure de la situation», ont affirmé les autres. Quant à la présidente du Front national, Marine Le Pen, elle a moqué une «impuissance molle» après «l'impuissance excitée» de Nicolas Sarkozy.

Tour de vis de 30 milliards d'euros

Au contraire, selon nombre d'éditorialistes, le chef de l’État a troqué ses habits de président «normal» pour ceux de «chef de guerre», au risque de prendre une posture similaire à celle de son prédécesseur à l’Élysée. «Il parle de "combat" et promet de "rendre des comptes" devant les Français quitte à faire du Sarkozy bis», note ainsi Le Midi libre. «M. Hollande se sarkozyse», renchérit Le Progrès.

Le chef de l’État a promis dimanche soir sur TF1 d'assumer «toute la responsabilité» de l'exécutif, de «fixer le cap» mais aussi le «rythme et les étapes» de «l'agenda du redressement» de la France qu'il promet de boucler en «deux ans». Ce qui passe, en 2013, par un tour de vis de 30 milliards d'euros. Il a loué en Jean-Marc Ayrault «un homme sérieux» mais averti qu'il n'entendait pas se «défausser» sur lui. «Ce qui revient au Premier ministre, c'est de faire travailler le gouvernement dans le cadre que j'ai fixé», a-t-il tranché.

(L'essentiel Online/AFP)

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