Volley-ballLa France sacrée championne d'Europe
Le «Team Yavbou», bousculant tout sur son passage, a donné au volley français son premier titre européen grâce à une belle victoire sur la Slovénie, 3 à 0 (25-19, 29-27, 29-27), dimanche à Sofia.
S'ils l'ignoraient avant cette finale, les Slovènes ont maintenant compris la signification du surnom que les Bleus ont donné à leur équipe: «écraser tout ce qui fait obstacle». Rien ne pouvait les arrêter, même pas trois balles de set à sauver à 21-24 au deuxième set, ni les quelques dizaines de supporteurs slovènes, bruyants certes, mais incomparables avec les Bulgares tonitruants qui avaient failli les assommer la veille (3-2). Lorsque la dernière balle a touché le sol côté slovène, l'explosion de joie des Bleus a été à la mesure de l'accélération de l'histoire qui touche le volley français depuis cet été. Passé à plusieurs reprises à un match de la consécration, notamment à l'Euro (2e en 1987, 2003 et 2009), il vient en effet de toucher l'or pour la deuxième fois la même année, après le sacre totalement inattendu en Ligue mondiale, en juillet à Rio.
Après un parcours difficile, mais sans faute, il leur fallait encore confirmer en finale contre un énorme outsider. Les Français ont parfaitement attaqué la rencontre, prenant leurs adversaires à la gorge au service, ceux de Kevin Le Roux étant les plus impressionnants. La belle distribution de Benjamin Toniutti trouvait Earvin Ngapeth bien plus saignant que la veille et Antonin Rouzier impérial en pointe, comme depuis le début d'un tournoi dont il pourrait fort bien être le MVP. Le deuxième set a été le tournant du match. À cause d'un passage à vide en réception, les joueurs de Laurent Tillie ont dû courir après le score (3-8), jusqu'à ces fameuses balles de set sauvées. Après un chassé-croisé sous haute tension, les Slovènes ont laissé tomber par terre un service volontairement mou de Rouzier, et leurs derniers espoirs en même temps.
Décrocher son ticket pour Rio
À la Ligue mondiale, en juillet, les Français avaient bénéficié de l'effet de surprise, même si leur quatrième place au Mondial-2014 leur avait entrouvert la porte du gotha du volley. Leur parcours à l'Euro est encore plus remarquable parce qu'ils étaient attendus, soumis à une forte pression et obligés de convaincre sous peine de voir leur sport retourner dans l'ombre des deux autres lettres du «BHV» (basket, handball, volley). Leur parcours a été ardu, les victoires parfois arrachées au courage, mais au final c'est un sans-faute: six matches, six succès, dont deux sur les pays organisateurs, l'Italie à Turin en poule et la Bulgarie à Sofia en demie.
Cette médaille d'or est un sommet pour le volley français, mais elle n'est qu'une étape vers le grand objectif que l'entraîneur Laurent Tillie a fixé à cette jeune équipe, dont aucun titulaire n'a atteint la trentaine: les Jeux de Rio. Inexplicablement, l'Euro n'envoie pas son champion aux Jeux. Il faudra remettre l'ouvrage sur le métier début janvier à Berlin au tournoi de qualification olympique (TQO), sorte d'Euro bis, moins l'Italie déjà qualifiée à la Coupe du monde. Il faudra terminer sur le podium: la première place donnant un ticket direct et les deuxième et troisième un billet pour un autre TQO «mondial», en juin, qui devrait être très abordable.
(L'essentiel/AFP)