Selon une étudeLa musique pour aider les grands prématurés
Une étude novatrice menée en Suisse démontre que des airs musicaux permettent de mieux développer le cerveau des bébés nés avant terme.

Casque sur les oreilles, ce bébé est l'un de ceux qui a fait l'objet de l'étude "Musique et prématurité".
Pr Stéphane Sizonenko/HUGSelon le magazine National Geographic, il s'agit d'une «innovation qui révolutionnera la médecine». Une étude des Hôpitaux universitaires de Genève, dont les résultats ont été publiés lundi dans la prestigieuse revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, montre que la musique améliore leur développement neurologique.
«Elle corrige les déficits de connexion du cerveau des enfants nés bien avant terme. Dès lors, celui-ci se synchronise mieux. Cela concerne l'ouïe, ou encore les fonctions cognitives, émotionnelles et moteur», explique Petra Huppi, une scientifique qui dirige en Suisse les recherches menées depuis 6 ans sur une quarantaine d'enfants, au sein du service de néonatologie et soins intensifs des HUG.
Harpe et flûte
L'imagerie par résonance magnétique (IRM) a confirmé les résultats de cette méthode musicale. Celle-ci devrait limiter les troubles de l'apprentissage ou de l'attention, voire l'autisme, dont sont régulièrement victimes les grands prématurés en grandissant. Une à deux fois par jour, casque sur les oreilles, bébé écoute donc de la musique. Mais pas n'importe laquelle. Elle a en effet été écrite spécialement pour les petits bouts de chou.
«Nous avons collaboré avec le compositeur zurichois Andreas Vollenweider. Il a créé des pièces de huit minutes. L'une est diffusée au réveil, une autre quand l'enfant est actif et la dernière lorsqu'il s'endort», décrit Petra Huppi. Et dans les écouteurs, pas de solo saturé de guitare ou de roulement brutal de batterie. «On a testé plusieurs instruments et observé la réaction des nourrissons». Verdict: «Les sons adéquats sont ceux de la harpe, de la flûte indienne et les tintements de cloche».
(L'essentiel)