Politique aux États-UnisLa procédure de destitution s'intensifie
Les audiences publiques liées à la procédure de destitution contre le président américain Donald Trump débutent mercredi. Les démocrates promettent une bataille.

La procédure contre Donald Trump a très peu de chances d'aboutir.
AFP/Mandel NganLa lutte féroce entre Donald Trump et les démocrates se déplace mercredi sous l’œil des caméras, avec les premières auditions publiques au Congrès américain, dans le cadre de l'enquête visant à destituer le président. «Mascarade», «chasse aux sorcières délirante» et même tentative de «coup d'État»: combatif, le milliardaire dénonce les investigations démocrates sur l'affaire ukrainienne, jurant de laver cet «affront» dans les urnes en remportant un second mandat lors de la présidentielle de novembre 2020.
Les auditions publiques démarreront à 10h (16h au Luxembourg) avec deux diplomates: William Taylor, chargé d'affaires américain à Kiev, et George Kent, haut responsable du département d'État spécialiste de l'Ukraine. Face aux républicains qui les accusent d'organiser un spectacle, les démocrates se disent «soucieux de la tâche solennelle et historique» qui leur incombe depuis l'ouverture, fin septembre, de l'enquête à la Chambre des représentants, qu'ils contrôlent. Donald Trump n'est que le troisième président de l'Histoire américaine à être visé par une procédure de destitution. Aucun n'a jamais été démis de ses fonctions.
Pressions sur Zelensky
Avec ce tempo rapide, l'opposition signale toutefois qu'elle ne veut pas perdre de temps en vue d'un possible vote sur la mise en accusation du président américain à la Chambre. Compte tenu de la majorité républicaine au Sénat, il est peu probable que Donald Trump soit destitué, car la Chambre haute aura le dernier mot. Après six semaines d'auditions dans la discrétion du huis clos, les démocrates veulent offrir ces témoignages en direct aux Américains, afin qu'ils découvrent «les informations de première main sur les méfaits du président».
Ils soupçonnent Donald Trump d'avoir fait pression sur l'Ukraine pour qu'elle enquête sur l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, bien placé pour l'affronter dans la course à la Maison-Blanche en 2020. Comme levier, le milliardaire aurait suspendu une aide militaire de quelque 400 millions de dollars destinée à Kiev, et mis dans la balance une possible invitation du nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à la Maison-Blanche. Au cours d'une conversation téléphonique le 25 juillet, dont le compte-rendu a été publié par la Maison-Blanche, M. Trump a bien demandé à son homologue ukrainien de «se pencher» sur Joe Biden et son fils, Hunter.
(L'essentiel/afp)