En FranceLa rocambolesque affaire «Air Cocaïne» jugée
Vols privés et poudre blanche étaient au cœur de l'une des plus grosses affaires de drogue de ces dernières années en France. Le procès va s'ouvrir pour neuf accusés.
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Les pilotes Bruno Odos et Pascal Fauret transportaient la drogue.
Des centaines de kilos de cocaïne, d'ex-pilotes de chasse aux commandes d'un jet privé, de multiples rebondissements de la République Dominicaine à Saint-Tropez, et neuf accusés... L'affaire «Air Cocaïne» arrive lundi devant les juges français, six ans après une saisie spectaculaire sur un tarmac de Punta Cana. Le procès, le plus important de l'année devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, doit se dérouler du 18 février au 5 avril à Aix-en-Provence.
Pour cette affaire de trafic de drogue international «en bande organisée», pas de jurés mais une cour d'assises spéciale, composée de cinq magistrats professionnels. Ils jugeront neuf hommes dont certains encourent trente ans de réclusion criminelle. Six ans après les premiers signalements puis la saisie de 680 kilos de cocaïne et de multiples rebondissements, ils vont pouvoir s'expliquer sur cette affaire.
Destins séparés
Dans la nuit du 19 au 20 mars 2013, sur le tarmac de l'aéroport de la station balnéaire de Punta Cana, la police dominicaine découvre 26 valises de drogue, calées dans les soutes et le «coin salon» d'un Falcon 50. Le jet privé s'apprêtait à décoller pour la France, via les Açores. Quatre Français, les pilotes Bruno Odos et Pascal Fauret, et les passagers Nicolas Pisapia et Alain Castany, sont immédiatement arrêtés. Malgré leurs dénégations, ils seront condamnés par la justice dominicaine, en 2015, à vingt ans de prison.
Depuis, leurs destins se sont séparés: les pilotes sont notamment parvenus à s'enfuir clandestinement vers la France, au terme d'une opération d'exfiltration aussi mystérieuse que rocambolesque. Les interrogatoires de ces deux anciens de l'aéronavale et de l'Armée de l'air aux casiers judiciaires vierges sont parmi les plus attendus dans la centaine de témoignages et d'auditions d'experts programmés au long des sept semaines de procès.
Ajoutant au caractère hors-norme de cette affaire, plusieurs noms de personnalités sont apparus au fil du feuilleton judiciaire «Air Cocaïne». C'est le cas de l'opticien Alain Afflelou, propriétaire du Falcon 50, qui était mis en location via une société spécialisée lorsqu'il n'en avait pas l'usage. C'est également celui de l'ancien président Nicolas Sarkozy, dont le nom avait été retrouvé sur des factures lors d'une perquisition dans les locaux de cette société.
(L'essentiel/afp)