Grande-Bretagne – La suspension du Parlement était «illégale»

Publié

Grande-BretagneLa suspension du Parlement était «illégale»

La Cour suprême britannique a estimé, mardi, que la suspension du Parlement britannique, décrétée par Boris Johnson, est «illégale».

La décision était illégale, selon la Cour suprême.

La décision était illégale, selon la Cour suprême.

AFP/Spencer Platt

La Cour suprême britannique a unanimement jugé illégale mardi la suspension du Parlement décidée par Boris Johnson et estimé qu'il devait à nouveau siéger «dès que possible», une décision spectaculaire et une défaite majeure pour le Premier ministre. Aussitôt, le leader du parti d'opposition travailliste Jeremy Corbyn a appelé Boris Johnson à démissionner.

Les onze juges ont décidé à l'unanimité que l'avis de Boris Johnson demandant à la reine Elizabeth II de suspendre le Parlement pendant cinq semaines, jusqu'au 14 octobre, à deux semaines du Brexit, était «illégal, nul et non avenu». «Le Parlement n'a pas été suspendu», a déclaré la présidente de la Cour suprême, Lady Hale, jugeant qu'il devait à nouveau siéger «dès que possible».

«Gouvernement sans scrupule»

Ce qui sera le cas, puisque le président de la Chambre basse du Parlement britannique John Bercow a invité les députés à siéger à nouveau dès mercredi à 11h30 locales (12h30 au Luxembourg). «J'ai demandé aux autorités de la Chambre de prendre les mesures nécessaires afin qu'elle siège demain à 11h30», a déclaré M. Bercow, se félicitant de la décision des juges.

«Les députés doivent être courageux et demander des comptes à ce gouvernement sans scrupule», a de son côté déclaré Gina Miller, une militante anti-Brexit, à l'origine d'un des recours examinés par la Cour suprême. Boris Johnson n'a eu de cesse de répéter que la suspension du Parlement était justifiée afin de préparer et présenter ses priorités politiques nationales après son arrivée au pouvoir, fin juillet.

Il n'est pas inhabituel pour un dirigeant au Royaume-Uni d'ajourner la session parlementaire à cette fin. En outre, le Parlement ne siège traditionnellement pas pendant quelques semaines en septembre, au moment des congrès annuels des partis. Mais cette suspension, en raison notamment de sa longueur, avait suscité une vague d'indignation dans le pays du parlementarisme, déclenchant des manifestations ainsi qu'une offensive judiciaire. Boris Jonhson n'avait pas exclu, s'il était défait, de suspendre à nouveau le Parlement en s'assurant alors cette fois de la légalité de sa démarche.

(L'essentiel/afp)

Ton opinion