Viticulture en FranceLe champagne est de plus en plus connecté
Le champagne est de plus en plus connecté à travers étiquettes et coiffes, qui réinventent notamment la lutte contre les marchés parallèles, la contrefaçon et le vol.

Les étiquettes nouvelle génération rendent chaque bouteille absolument unique grâce aux deux technologies complémentaires que sont le QR Code et la mini-antenne RFID (Radio-frequency identification).
AFPLe champagne était branché. Le voilà désormais de plus en plus connecté à travers étiquettes et coiffes, qui réinventent la lutte contre les marchés parallèles, la contrefaçon et le vol, le récit des maisons et leur dialogue avec les clients. «En 2016, nous n'imprimions aucune étiquette connectée. En 2019, nous en serons à un million ! Le marché double tous les ans», constate Arnold Deregnaucourt, dirigeant de l'imprimerie Billet à Damery (Marne), spécialiste de l'étiquette de champagne depuis... 109 ans !
L'entreprise, toujours familiale, n'en a pas moins été parmi les premières à prendre ce virage de la connexion. Ses étiquettes nouvelle génération rendent chaque bouteille absolument unique grâce aux deux technologies complémentaires que sont le QR Code et la mini-antenne RFID (Radio-frequency identification). «Pour des productions jusqu'à 12 000 bouteilles/heure, le QR Code suffit. Pour des productions plus importantes, il vaut mieux intégrer une antenne RFID qui permet de lire les bouteilles à travers les cartons», explique Laurent Berns, fondateur de TraceAWine, jeune pousse informatique qui vient d'intégrer le groupe Billet.
Particuliers indélicats
Ainsi équipée d'une identité numérique personnelle renvoyant à une adresse IP tout aussi unique, chaque bouteille est suivie à la trace dès qu'elle est scannée, de son lieu de production à celui de sa vente. «Nous pouvons déceler des anomalies comme, par exemple, une bouteille qui flashe en Angleterre mais qu'on retrouve en Russie. Notre système alerte le client», souligne Laurent Berns.
Au Mesnil-sur-Oger, au cœur de la prestigieuse Côte des Blancs, Rodolphe Peters en sait quelque chose. «Nos vins sont prévendus à des importateurs, des restaurateurs, des cavistes. Nous ne vendons plus aux particuliers, sauf à quelques clients historiques. Certains en profitent pour revendre des bouteilles deux à trois plus cher», explique le propriétaire et chef de cave de la maison Peters, fondée en 1854.
L'étiquette connectée lui aura ainsi récemment permis de localiser quelques particuliers indélicats qui revendaient sur le marché américain des cuvées rares à des prix qui, cette fois, cassaient le marché. Le Syndicat général des vignerons (SGV) de Champagne a voulu aller plus loin encore que l'étiquette. Il propose depuis septembre 2017, après six ans de recherche et développement, une coiffe dont les QR Codes garantissent l'authenticité du champagne, la traçabilité de la bouteille et un lien vers l'information au client. Pourquoi une coiffe ? «Parce qu'une coiffe, on la détruit quand on ouvre la bouteille. La technologie n'est ainsi plus réutilisable», répond Eric Lamaille, responsable du service CRD (Capsule représentative de droits) du SGV.
(L'essentiel/afp)