Décision en Turkménistan – Le chien alabaï élevé au rang de symbole national

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Décision en TurkménistanLe chien alabaï élevé au rang de symbole national

Le président autocrate du Turkménistan a placé une race de chien provenant de ce pays au cœur de l'identité nationale. Des poèmes et statues sont aussi prévus.

(FILES) In this file photo taken on October 11, 2017 Turkmenistan's President Gurbanguly Berdimuhamedov presents a Turkmen shepherd dog, locally known as Alabai, to his Russian counterpart during a meeting in Sochi. - A gift for foreign leaders, a subject of presidential poetry and the inspiration for a new statue in the capital -- the alabai shepherd dog's stock has never been higher in horse-loving Turkmenistan. (Photo by MAXIM SHEMETOV / POOL / AFP)

(FILES) In this file photo taken on October 11, 2017 Turkmenistan's President Gurbanguly Berdimuhamedov presents a Turkmen shepherd dog, locally known as Alabai, to his Russian counterpart during a meeting in Sochi. - A gift for foreign leaders, a subject of presidential poetry and the inspiration for a new statue in the capital -- the alabai shepherd dog's stock has never been higher in horse-loving Turkmenistan. (Photo by MAXIM SHEMETOV / POOL / AFP)

AFP/Maxim Shemetov

Au Turkménistan, État reclus et autoritaire, un animal autre que le cheval a gagné les faveurs du président, qui a placé le chien de berger alabaï au cœur de l'identité nationale de l'ex-république soviétique d'Asie centrale. Depuis au moins 4 000 ans, cette race de chien au poitrail bombé et à la gueule puissante est le compagnon des nomades et de leurs troupeaux arpentant les terres désertiques de ce qu'est aujourd'hui le Turkménistan, proclame Gourbangouly Berdymoukhamedov.

Les premiers turkmènes «voyaient dans le cheval leur rêve, et dans l'alabaï leur bonheur», a même écrit dans un récit publié cette année le tout puissant dirigeant. En septembre, ce dernier a aussi présenté aux membres de son cabinet un poème sur le chien, «symbole de réussite et de victoire», qui a depuis été converti en chanson. Il a peu après dévoilé les plans d'une statue du chien, qui pourrait mesurer jusqu'à 15 mètres et sera bientôt érigée dans la capitale Achkhabad, un honneur qui n'était auparavant accordé qu'au cheval Akhal-Teke, animal national par excellence célébré par le président turkmène dans plusieurs ouvrages.

Un cadeau à Poutine

Si ailleurs, l'alabaï est considéré comme une sous-branche du berger d'Asie centrale, au Turkménistan il est une race éminente, un patrimoine national. Pour les observateurs avisés de ce pays isolé au régime autoritaire, les fréquentes apparitions de M. Berdymukhamedov avec un alabaï sont davantage qu'une simple bizarrerie locale. L'animal fait partie des efforts pour démontrer l'existence séculaire d'une nation turkmène, alors que l'Asie centrale a plutôt été des siècles durant une zone sans réelles frontières où circulaient des tribus nomades.

Choyé par les autorités, l'alabaï est interdit d'exportation. La tentative d'un ambassadeur kazakh, en 2005, avait provoqué un scandale diplomatique. Quelques rares dignitaires étrangers ont reçu un de ces chiens en cadeau. Vladimir Poutine semblait sous le charme quand Gourbangouly Berdymoukhamedov lui en a offert un pour ses 65 ans en 2017.

(L'essentiel/afp)

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