Mauvais chiffres: Le déficit portugais fortement revu à la hausse

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Mauvais chiffresLe déficit portugais fortement revu à la hausse

Le déficit public du Portugal pour 2014 devrait atteindre 7,2% du PIB, après l'intégration de l'impact de 4,9 milliards d'euros injectés dans la banque Novo Banco en août 2014.

Les mauvais chiffres n'auront pas d'influence sur le quotidien des Portugais, selon le Premier ministre Pedro Passos Coelho.

Les mauvais chiffres n'auront pas d'influence sur le quotidien des Portugais, selon le Premier ministre Pedro Passos Coelho.

AFP/Jose Manuel Ribeiro

Cette révision intervient un peu plus d'une semaine après le report de la vente de Novo Banco, successeur de Banco Espirito Santo, qui s'était effondrée en août 2014. Du moment où «la vente de la banque n'est pas intervenue dans l'espace d'un an», le sauvetage de Novo Banco «a été enregistré comme un transfert de capitaux en faveur de la banque», a expliqué l'Ine, l'institut statistique, dans un communiqué.

La Banque du Portugal espérait conclure rapidement la vente pour rembourser, au moins en partie, les sommes injectées afin de limiter l'impact sur les comptes publics. Mais le régulateur avait jugé «insatisfaisantes», le 15 septembre, les trois offres reçues, et décidé de reporter l'opération. Le déficit du Portugal en 2014 est ainsi devenu le plus important depuis 2011, où il s'était établi à 7,4% du PIB. «L'impact est purement statistique et n'aura pas de conséquence sur le quotidien des Portugais», a minimisé le Premier ministre Pedro Passos Coelho, ajoutant que le déficit reste «conforme à l'engagement pris vis-à-vis de l'Union européenne».

Sorti d'un plan d'aide

Cette révision «n'a aucune influence sur nos prévisions de déficit pour 2015, ni sur la dette publique du Portugal», selon l'homme d'État. Pour 2015, le gouvernement maintient sa volonté de ramener le déficit sous la barre des 3%, à 2,7% du PIB. «C'est à notre portée», a réitéré le Premier ministre. Dès la mi-septembre, la ministre des Finances Maria Luis Albuquerque avait commencé à préparer les esprits en affirmant que les contribuables ne seraient pas pénalisés par une éventuelle révision du déficit de 2014.

Le Portugal était sorti en mai 2014 d'un plan d'aide internationale de 78 milliards d'euros accordé par l'Union européenne et le FMI en échange d'un programme de réformes et de rigueur. La dette publique portugaise s'est maintenue à 130,2% du PIB en 2014 et la prévision pour 2015 a été revue à la baisse, de 125,4% du PIB à 125,2%, selon l'Ine. Au premier semestre 2015, le Portugal a réduit son déficit public à 4,7% du PIB contre 6,2% à la même période l'an dernier, a ajouté l'institut des statistiques. À l'été 2014, la Banque du Portugal avait rassemblé les actifs sains de Banco Espirito Santo, alors au bord de la faillite, dans une nouvelle entité baptisée Novo Banco, dans laquelle l'État portugais avait injecté 3,9 milliards d'euros et les banques opérant au Portugal un milliard.

(L'essentiel/AFP)

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