Achat équitableLe «fairtrade» séduit les Luxembourgeois
LUXEMBOURG - Les achats de produits équitables ont bondi de 24% au Grand-Duché en 2009. Une progression qui s'explique notamment par un changement de mentalité des consommateurs.
Une banane sur dix mangée au Luxembourg est équitable.
L'essentiel«Aujourd’hui, une banane sur dix mangée au Luxembourg est équitable», s’est réjouit Jean-Louis Zeien, président de TransFair Minka. Cette asbl promeut les achats de produits équitables au Luxembourg.
Et ils séduisent de plus en plus les consommateurs: les ventes ont bondi de 24% en 2009, avec un total de 5,3 millions d’euros dépensés en produits labellisés «fairtrade». Plus de dix euros par an sont dépensés en moyenne par chaque résident en produits équitables, ce qui propulse le pays à la 5e place mondiale. La Belgique arrive 11e, la France 13e et l’Allemagne 14e.
Plusieurs facteurs expliquent ce résultat
La banane est le produit équitable qui se vend le mieux au Luxembourg, suivi par les jus de fruits, le café et le sucre. Les ventes de sucre équitable ont plus que doublé (+127%) en un an mais ce n’est pas la plus forte progression: les ventes d’ananas fairtrade ont presque triplé (+186%).
La raison de ces bons résultats? Les consommateurs ont continué à acheter équitable malgré la crise, une très bonne nouvelle pour les président de TransFair Minka. Autre facteur positif, les produits équitables ont depuis quelques années trouvé leur place dans les centres commerciaux.
Engagement sans caractère obligatoire
Et «depuis deux ans on voit de plus en plus de grandes marques passer en "fairtrade" », note Jean-Louis Zeien. Les Glace Ben & Jerry’s n’auront que des produits équitable d’ici 2011, Kit Kat affiche aussi le logo et Cadbury s’y met également.
TransFair Minka travaille aussi au Luxembourg pour inciter les fabricants, comme les chocolatiers, à travailler avec des produits équitables. L’asbl salue aussi l’engagement du gouvernement d’inclure la dimension équitable dans les critères de marchés publics. Même si cet engagement n’a pas de caractère obligatoire.
Mais les produits équitables ne marchent pas tous au Grand-Duché. Les ventes concernent avant tout des produits alimentaires. Les ventes de coton sont faibles et ont même chuté en 2009. «Nous essayons de promouvoir le ballon de football équitable. Il a même été testé par le F91 Dudelange l’année dernière. Mais c’est difficile de convaincre les clubs de foot», regrette Jean-Louis Zeien.
Linda Cortey /lessentiel.lu