Militants écologistes«Le Luxembourg est lié à la destruction de Lützerath»
LUTZERATH – Plusieurs Luxembourgeois étaient samedi à Lützerath pour dénoncer l'exploitation minière. Ils racontent.

«Le Luxembourg profite certainement aussi du charbon extrait dans la mine de Garzweiler, pour alimenter le pays en électricité. Nous ne sommes donc pas innocents».
Lundi, les derniers militants qui dénonçaient l'extension d'une mine de charbon à ciel ouvert ont été évacués du village allemand de Lützerath. Un mouvement auquel ont pris part des Luxembourgeois présents samedi dernier, à la grande manifestation qui a réuni entre 15 000 et 35 000 personnes.
«Nous avons fait l'aller et retour samedi avec les bus organisés par FridaysforFuture», racontent quatre jeunes qui disent avoir «tous la vingtaine et étudier à l'étranger. L'un de nous s'y était déjà rendu le week-end précédent et avait passé la nuit sur le "Unser Aller Camp"». Pour eux il s'agissait de «montrer notre solidarité aux activistes sur place et faire comprendre à notre entourage, aux politiques et au conglomérat RWE que nous ne sommes pas d'accord avec leurs décisions et que nous nous engageons pour la justice climatique. L'exploitation du charbon n'est pas une solution si nous voulons un avenir vivable».
Déi Greng critiqués
Ces jeunes accusent leur pays de complicité. «En continuant à importer ce charbon, le Luxembourg contribue à aggraver le changement climatique et est directement lié à la destruction de Lützerath et des autres villages qui ont déjà dû céder la place à l’exploitation à la mine à ciel ouvert», expriment-t-ils.
Ils regrettent la discrétion du parti déi Gréng sur le sujet. «Jusqu'à présent à notre connaissance aucun membre de ce parti ne s'est exprimé sur ce qui se passe à Lützerath. c'est faible pour un parti qui se nomme «vert». Mais les autres ne font pas mieux. En Rhénanie du Nord Westphalie les verts soutiennent même la démolition du village», confient ces jeunes qui savent que d'autres Luxembourgeois étaient présents samedi dernier. Mais pas combien.
«L'ambiance était tendue»
«Beaucoup de choses avaient déjà été détruites. L'ambiance était tendue. Nous avons été impressionnés par l'énorme masse des participants et leur diversité, des petits enfants aux grand-parents», racontent ces jeunes. À l'arrière du cortège, ils n'ont pas participé aux affrontements avec la police. «Mais nous avons été très choqués par les vidéos, par cette violence à quelques mètres de nous. Un membre de notre groupe connaît des personnes qui ont été blessées, notamment une qui a été soignée par les secouristes pour une plaie à la tête».
Le camp de militants anti-charbon opposés à l’extension d’une mine de lignite à ciel ouvert dans l’ouest de l’Allemagne, a été totalement encerclé mercredi par la police qui procède à l’évacuation progressive des lieux, ont constaté des journalistes de l’AFP. (Video: Afp/Twitter/atk)
«Pour moi Lützerath est un lieu de contraste, insiste l'une de ces jeunes activistes. Un village alternatif et écologiste construit par des activistes pendant plus de deux ans. Un lieu d'espoir et de communauté, juste au bord d'un énorme trou dans le sol de 48 km carrés. Cette vision m'a rendue furieuse et triste».
Un tel mouvement pourrait-il avoir lieu au Luxembourg? «Probablement pas», admettent-ils «car le Luxembourg n'est pas le lieu de la destruction du climat comme l'est l'Allemagne, nous n'avons pas d'exploitation de charbon ou de centrales nucléaires. Mais ils estiment qu'il y a aussi au Grand-Duché des exemples de destructions de l'environnement comme dans les forêts du Bobësch ou du Zaemerbësch, contre laquelle on se bat «en partie» avec des moyens similaires à ceux vus à Lützerath», concluent-ils.
Le Luxembourg en bref
Vous ne voulez rien rater de l'actualité au Luxembourg? N'en perdez pas une miette et retrouvez toutes les informations sur le Grand-Duché en bref dans notre ticker en suivant ce lien.