Bande dessinée: Le marin Corto Maltese s'offre un nouveau périple

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Bande dessinéeLe marin Corto Maltese s'offre un nouveau périple

Le plus célèbre marin de la bande dessinée part pour le Japon puis l’Amérique du Sud, dans un voyage qui ressemble davantage à une errance.

Corto Maltese s'embarque dans un voyage improbable.

Corto Maltese s'embarque dans un voyage improbable.

Casterman

Corto Maltese vit toujours. Malgré le décès de son créateur Hugo Pratt, ses aventures se poursuivent. Cette fois, ce sont Martin Quenehen et Bastien Vivès qui proposent un récit à leur manière. Car les auteurs n’ont pas été contraints de fournir un travail de copiste, ils ont au contraire pu faire évoluer le héros dans leur propre univers.

En cette année 2001, le héros, censé participer à un abordage au large du Japon, sauve la victime au début de l’album, pour une raison que le lecteur ignore. Il s'avère que l’individu est un vieux mafieux japonais fâché avec sa fille. Entendant parler d’un mystérieux trésor, Corto bifurque vers l’Amérique du Sud. Rien ne se passe comme prévu, mais cela ne semble pas perturber le personnage nonchalant. Le marin prend le bus et le train, jusqu’à une grotte perdue en haut d’une montagne. Avant d’errer de nouveau.

Car Corto semble davantage subir que planifier son périple, sans s’émouvoir de la chose. Imperturbable face aux péripéties du monde qui l’entoure, il continue d’évoluer à sa manière. Les longs silences du héros font partie intégrante du récit, autant que les répliques grinçantes et savoureuses. L’ensemble donne un ton curieusement apaisant. Corto conserve son charme légendaire dans l’album noir et blanc, mais même les belles femmes ne semblent pas l’émouvoir outre mesure. Du grand Corto Maltese, en quelque sorte.

• «Corto Maltese. Océan noir». Martin Quenehen et Bastien Vivès, d’après Hugo Pratt. Casterman, 22 euros.

(Joseph Gaulier/L'essentiel)

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