En Italie – Le Mouvement 5 Etoiles dit «oui» à la coalition

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En ItalieLe Mouvement 5 Étoiles dit «oui» à la coalition

Les adhérents du mouvement antisystème 5 Étoiles (M5S) se sont prononcés à près de 80% en faveur d'une alliance avec le Parti démocrate.

Luigi Di Maio (au centre), leader du Mouvement 5 Étoiles.

Luigi Di Maio (au centre), leader du Mouvement 5 Étoiles.

Les adhérents du Mouvement 5 Étoiles (M5S) ont donné leur feu vert mardi à une coalition avec le Parti démocrate (PD, centre-gauche). Ils ont dit oui à 79,3% lors d'un vote sur Internet. Au total, 79 634 personnes ont exprimé leur préférence sur la plateforme informatique Rousseau lors de ce scrutin, qui s'est déroulé mardi, de 9h à 18h, a annoncé l'organisation qui gère le site. Les responsables du M5S avaient appelé leurs adhérents à voter «oui», estimant «le moment très délicat pour le pays».

«Pour nous, le mandat des citoyens est une chose sérieuse, il dure cinq ans, le temps prévu par la Constitution pour réaliser un programme de gouvernement», ajoute le blog du mouvement. Une manière de rappeler que la législature n'a commencé que 18 mois plus tôt et qu'il ne faudrait pas l'interrompre avant terme.

Rousseau fait grincer les dents

La «roulette Rousseau», comme l'a appelée La Repubblica, fait toutefois grincer beaucoup de dents en Italie. «Le sort d'un nouveau gouvernement, avant d'être décidé comme le prévoit la Constitution, par un vote de confiance des deux chambres du Parlement, est suspendu à la consultation des inscrits à une plateforme informatique gérée par une société privée sans aucun contrôle», a déploré Mariastella Gelmini, cheffe des députés de Forza Italia (FI), le parti de Silvio Berlusconi. «C'est une insulte aux institutions, à la Constitution et surtout à l'intelligence des Italiens».

L'ancien magistrat de la Cour constitutionnelle, Sabino Cassese, relève pour sa part, dans les colonnes du Corriere della Sera, le paradoxe d'un vote de 50 à 60 000 personnes, sur les quelque 100 000 inscrites sur la plateforme Rousseau, qui pourrait contredire le vote de 11 millions d'Italiens ayant choisi le M5S lors des législatives de mars 2018. Deux ex-présidents de la Cour constitutionnelle, Cesare Mirabelli et Giovanni Maria Flick, critiquent également ce scrutin sur Rousseau, contraire à la «démocratie représentative».

Le chef de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, avait fait éclater le 8 août l'alliance formée 14 mois plus tôt avec le M5S. Le PD, qui a vu dans la crise politique la possibilité de revenir au pouvoir, s'est retroussé les manches et met les bouchées doubles pour parvenir à la formation d'un nouveau gouvernement.

(L'essentiel/afp)

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