Le mystère de l’homme sans tête, ni pied, ni main demeure

Publié

Le mystère de l’homme sans tête, ni pied, ni main demeure

La femme de l’artisan dont le corps mutilé avait été retrouvé en 2004 a été condamnée à 15 ans de prison. Mais le doute persiste.

Le jugement du tribunal du Val-de-Marne n’a pas répondu à toutes les questions autour du meurtre d'Yves Bourgade. Après quatre heures de délibéré, la cour a reconnu l'accusée, Florence Féderlé, coupable de "violences volontaires" ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Quinze ans de réclusion est la peine maximale encourue pour ce chef d'accusation.

En requalifiant les faits, la cour semble avoir tenu compte des questions restées sans réponse (quand la victime est-elle morte, comment...) dans une affaire où l'accusée avait d’abord été mise en examen pour assassinat puis pour meurtre (homicide non-prémédité).

Énorme doute

"Le doute est là (...), il est énorme", avait lancé l’avocat de la défense, après avoir détaillé les nombreuses zones d'ombre du dossier. Le corps mutilé, dénudé et partiellement calciné d'Yves Bourgade avait été retrouvé le 27 février 2004 en bordure d'un bois à Champcueil (Essonne). La tête, les mains et les pieds de cet artisan en bâtiment, vraisemblablement découpés à l'aide d'une scie électrique selon les expertises, n'ont jamais été retrouvés.

Dispute conjugale

Deux jours plus tôt, le 25 février 2004, Florence Féderlé avait annoncé à ses proches que son mari, qualifié de "fêtard", l'avait quittée soudainement pour une autre femme. Il était parti, selon elle, ce jour-là après une dispute les ayant opposés tôt le matin alors qu'il revenait d'une nuit dans un bar.

Détails troublants

Une version contredite par l’accusation, car "pas une goutte d'alcool" n'a été retrouvée dans le sang de la victime, deux jours plus tard. De même, les éléments matériels ramènent tous à Mme Féderlé. La mutilation du corps, notamment des chevilles, pour empêcher l'identification d'Yves Bourgade qui portait une plaque à une cheville à la suite d'une blessure -"qui pouvait connaître ce détail", hormis "la famille très proche"?-; les ADN de la victime et de sa femme retrouvés sur un mégot découvert sous le corps; les traces de sang relevées au domicile familial ou encore la disparition des outils de l'artisan.

lessentiel.lu avec AFP

Ton opinion