Incendie en Italie«Le pire, c'était d'entendre les cris des gens»
Un incendie qui s'est déclaré dimanche dans un atelier de confection des environs de Florence a fait au moins sept morts et trois blessés.
Le feu a pris dimanche matin. Les corps calcinés ont été extraits par les secouristes de ce qu'ils pensent être une sorte de dortoir improvisé sur les lieux. D'après des médias italiens, une dizaine d'ouvriers vivaient sur place, dans des installations provisoires aux murs formés par des cloisons en carton.
La zone est réputée pour renfermer des entreprises de textiles aux mains de propriétaires chinois.
«Le pire, c'était d'entendre les cris des gens pris au piège à l'intérieur. J'ai fait ce que j'ai pu, j'en ai sorti deux. Je suis seulement désolé de ne pas avoir pu faire plus», a déclaré Leonardo Tuci, un policier qui n'était pas en service mais qui a donné l'alerte en voyant le feu. «Je pense qu'ils ont été surpris par les flammes pendant leur sommeil», a-t-il ajouté.
De l'esclavage au vu et au su de tous
La zone industrielle de Macrolotto, près de Prato, est connue pour ses centaines d'ateliers en gros tenus par des Chinois, fonctionnant à la limite de la légalité et dans des conditions de sécurité et d'hygiène laissant à désirer. Ces fabriques produisent des vêtements bas de gamme destinés en partie à l'exportation, mais aussi à des chaînes de distribution renommées.
«C'est une honte pour nous tous, car nous devons reconnaître la réalité pour ce qu'elle est: la plus importante concentration d'emplois clandestins d'Italie du nord et du centre», a déclaré le président de la région Toscane, Enrico Rossi. «Personne ne peut se dire surpris, parce que tout le monde sait depuis des années que, dans une zone allant de Florence à Prato, des centaines si ce n'est des milliers de gens vivent et travaillent dans des conditions proches de l'esclavage», a dit de son côté le secrétaire régional de la confédération syndicale CISL, Roberto Pistonina.
Au moins 15 000 immigrés chinois sont officiellement enregistrés à Prato, un record en Italie pour une ville d'un peu moins de 200 000 habitants. On estime que des milliers d'autres personnes d'origine chinoise y vivent clandestinement.
(L'essentiel Online/ATS)