Rock-A-Field - Jour 2Le rap du Wu-Tang Clan s'est invité à Roeser
ROESER - Avant le show plus qu'attendu du collectif new-yorkais, pourtant venu sans ses membres les plus célèbres, plusieurs temps forts avaient rythmé ce deuxième jour.

«Wu-Tang, Wu-Tang». Le nom était sur toutes les lèvres, samedi. Et le célèbre crew était venu pour célébrer sa légende. Les hits du premier album étaient à l'honneur («C.R.E.A.M.»), tout comme les meilleurs morceaux des albums solo des membres du Clan («Ice Cream»). En mode megamix, les rappeurs américains se posaient à tour de rôle sur les instrus et les pistes vocales. Mais curieusement, c'est un Wu-Tang Clan amputé de ses membres les plus éminents qui faisait le show, puisque RZA, Method Man, Raekwon et Ghostface Killah manquaient à l'appel. Ce qui ne semblait pas déranger le public du RAF, mais ce que les fans de hip-hop auront peut-être du mal à digérer.
«Nous sommes ici depuis deux jours, je me suis promené dans les lieux historiques de la ville hier soir, et laissez-moi vous que c'est une sacrée belle ville!» déclarait Jesse Hughes en début de set. Avec ses acolytes de Eagles of Death Metal, mais sans Josh Homme qui accompagne rarement le groupe en tournée, Jesse Hughes envoyait un rock lourd et sexy, aux riffs ravageurs, pour ce qui constituait le premier temps fort de la journée. Mais le Californien, en ce jour spécial pour tous les Américains, faisait également le show, parfois même en mode stand up. Avec les EODM, c'est toute une attitude rock'n'roll qui débarquait à Roeser.
Du rock, Rise Against en livrait aussi une bonne tranche. Très attendus par le public luxembourgeois, les Américains envoyaient leur punk-rock mélodique lourd et survolté, sans temps mort. La bande à Tim McIlrath offrait une musique sans concessions, tel un rouleau compresseur que rien ne semblait pouvoir arrêter. Mais d'autres styles étaient également à l'honneur. Entre rap et électro, Kate Tempest affichait une énorme énergie, et une grosse présence scénique. La Britannique, qui possède un flow monstrueux, se lançait dans des spoken-words sans filet, avant de se poser sur des beats électro, soutenue par une batterie électroniques et des machines.
Plus tôt, plusieurs groupes luxembourgeois étaient à l'honneur. The Disliked avait ouvert le bal avec son reggae-ska festif enrichi de cuivres, à l'énergie rock. Du côté de la Startin' Stage, Ice In My Eyes y allait de sa pop-rock mélodieuse, tandis que The Tame & The Wild envoûtait avec sa pop-folk nourrie aux grands espaces. Avec ses morceaux qui progressaient puis décollaient, le groupe emmené par Seja Rockel offrait une prestation réjouissante. Entre-temps, le rappeur allemand Kontra K avait proposé un show en forme d'egotrip, muscles saillants et tatouages généreux.
(Cédric Botzung/L'essentiel)