Polémique au LuxembourgLe ton monte à propos des agents de sécurité
LUXEMBOURG - Le recours à une société privée de gardiennage pour assister la police a agité, lundi, le conseil communal de la capitale.

Les agents ont fait leur apparition au début du mois.
Fabrizio PizzolanteLe ton est monté lundi, au conseil communal de Luxembourg-Ville, lorsque trois élus de l’opposition ont interpellé la bourgmestre Lydie Polfer (DP) sur la présence d’agents de sécurité privés dans le quartier de la Gare, et dans la ville-haute. Cathy Fayot (LSAP) regrette que le conseil communal «n’ait pas été prévenu», tandis que Christa Brommel (Déi Gréng) a rappelé l’opposition du ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox (Déi Gréng). «Quel est le rôle des agents? Ont-ils des armes, servent-ils de décoration?», a poursuivi Guy Foetz (déi Lénk).
«Je veux être claire, il n’y aura pas de police auxiliaire», a répondu Lydie Polfer, avant de s’en prendre aux écologistes. «L’idée est en place depuis 18 mois à Differdange, une commune avec un bourgmestre écologiste. Or, il s’agit de la même chose», a-t-elle insisté d’un ton offensif, rappelant que la «même société privée que celle choisie par la capitale avait effectué 1 100 interventions» en un an et demi. «C’est une bonne expérience, je ne comprends pas pourquoi le ministre estime que c’est horrible et illégal». Elle a aussi cité des propos de Félix Braz, ancien ministre de la Justice, datant de 2018 et allant dans son sens.
Graphiques brandis
Face à l’opposition qui ne comprend pas la démarche, Lydie Polfer a insisté sur «les graves problèmes avec la drogue» dans le quartier de la Gare, puis évoqué «les filles qui n’osent pas sortir le soir sans leur bombe lacrymogène». La bourgmestre a brandi des graphiques montrant que ce quartier était «de loin celui qui rencontrait le plus de problèmes d’insécurité», avant de se lancer dans une diatribe sur «le sentiment d’impunité» qui règne parfois. Les agents «font des rondes» et leur travail a été coordonné avec la police, dès la signature du contrat, d'après l’élue.
Selon Lydie Polfer, une analyse de la situation a été réalisée depuis de longs mois, au conseil communal mais aussi à la Chambre des députés. Le sujet avait été abordé quelques heures plus tôt par le Syvicol (Syndicat des villes et communes), qui s’inquiète de la polémique et rappelle que «les communes ne font qu’agir dans le cadre de leurs compétences légales». Un soutien qui n’est pas passé inaperçu dans la capitale.
(Joseph Gaulier/L'essentiel)