Cannabis au LuxembourgLégaliser oui, mais éviter «le tourisme de la drogue»
LUXEMBOURG - Afin d'encadrer la légalisation prochaine du cannabis récréatif, deux ministres sont allés s'inspirer de ce que fait le Canada en la matière.

La culture, le commerce et la consommation du cannabis pour l'usage personnel seront ouverts pour chaque adulte au Luxembourg.
L'essentielLe ministre de la Santé, Étienne Schneider (LSAP), et celui de la Justice, Félix Braz (déi gréng), ont visité ces derniers jours la serre de Smith Falls, au Canada, où la Canopy Growth Corporation cultive le cannabis à grande échelle. Le gouvernement luxembourgeois, qui a fait part de son souhait de légaliser le cannabis récréatif, tente de trouver le meilleur modèle. Au Canada, la loi légalisant la marijuana est entrée en vigueur, le 17 octobre dernier.
Le Luxembourg est sur le point d'entrer dans le cercle restreint des pays européens où la consommation n’est pas punie par la loi. Et s'active pour concrétiser le projet, notamment via un groupe de travail du ministère de la Santé qui sera mis en place prochainement. «Nous pouvons apprendre des expériences des autres pays et éviter dès le départ des erreurs à ne pas commettre», ont expliqué les ministres ce vendredi.
Le marché noir sanctionné
Étienne Schneider a laissé entendre que la vente sera autorisée dès 18 ans, avec le droit de détenir 30 grammes de cannabis, comme c'est le cas au Canada. Et seuls les résidents seront autorisés. Ses pays voisins n'ayant pas pris de décision dans le sens d'une légalisation, «le Luxembourg ne veut pas favoriser le tourisme de la drogue», et sanctionnera toute forme de marché noir.
La culture, le commerce et la consommation du cannabis pour l'usage personnel seront donc ouverts pour chaque adulte au Luxembourg. Pour les ministres, il ne s’agit en aucun cas de faire la promotion pour la consommation de cannabis, mais au contraire «d’éloigner les consommateurs du marché illicite, la criminalité et réduire les dangers psychiques et physiques».
Le problème de santé publique est également très important. «Au Canada, les salles sont équipées de matériel de haute technologie, il y a des gens qualifiés, des biochimistes, on ne parle pas de petit jardinier», a conclu Étienne Schneider. Durant les six premiers mois de la légalisation au Canada, 43% du cannabis a été vendu légalement, un effet intéressant selon la délégation luxembourgeoise.
(L'essentiel/Franziska Jäger)