«Gilets jaunes» en France – Léger recul de la mobilisation pour l'acte 10

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«Gilets jaunes» en FranceLéger recul de la mobilisation pour l'acte 10

Quelque 27 000 «gilets jaunes» défilaient ce samedi en France à 14h, soit un chiffre légèrement inférieur par rapport à la semaine dernière à la même heure.

People walk in a street of Paris on January 19, 2019 during a demonstration called by the yellow vests (gilets jaunes) movement in a row of nationwide protest for the tenth consecutive saturday against high cost of living, government tax reforms and for more "social and economic justice." (Photo by ERIC FEFERBERG / AFP)

People walk in a street of Paris on January 19, 2019 during a demonstration called by the yellow vests (gilets jaunes) movement in a row of nationwide protest for the tenth consecutive saturday against high cost of living, government tax reforms and for more "social and economic justice." (Photo by ERIC FEFERBERG / AFP)

AFP/Eric Feferberg

«Injustice fiscale, colère sociale»: des milliers de «gilets jaunes» manifestaient samedi pour leur dixième journée d'action, une mobilisation en léger recul et sans heurts majeurs, quelques jours après le lancement par Emmanuel Macron d'un «débat national» censé canaliser cette colère inédite. Le ministère de l'Intérieur a recensé 27 000 manifestants en France à 14h, dont 7 000 à Paris, contre 32 000 samedi dernier, dont 8 000 à Paris. Ce décompte, le seul disponible pour ce mouvement des «gilets jaunes», est chaque semaine contesté par les manifestants.

À Paris, pour la première fois depuis le début du mouvement social il y a deux mois, la manifestation s'est déroulée de manière classique, suivant un parcours pré-établi et sans débordements. «Je gagne 4 000 euros par mois, j'ai trois voitures et deux motos, tout va bien pour moi. Mais je suis mobilisé depuis le début car je ne peux plus supporter de voir les jeunes autour de moi qui ne peuvent pas vivre correctement», dit Eric, 58 ans, électrotechnicien de Nemours. Le cortège parti dans le calme vers 12H00 des Invalides, le point de rendez-vous principal annoncé sur les réseaux sociaux, est revenu à son point de départ quatre heures plus tard, après 14 kilomètres de marche dans une ambiance globalement bon enfant.

«France mutilée»

Les forces de l'ordre ont actionné pour la première fois canon à eau et jets de lacrymogènes vers 16h30 autour des Invalides, pour faire reculer des manifestants jetant bouteilles et pavés. La tension est ensuite retombée. Dans la capitale, à Rennes, Bordeaux, Montpellier, Angers, Nantes ou Tours, la colère était toujours intacte face à la violence policière, dénoncée ses derniers jours, à l'injustice sociale ou à la «surdité du gouvernement». «Castaner le boucher, France mutilée», a crié la foule à Toulouse (5 000 manifestants), visant le ministre de l'Intérieur qui a défendu vendredi l'utilisation par les forces de l'ordre du lanceur de balles de défense controversé LBD. «Soyons responsables, ne payons pas la dette #Banque nationale» pouvait-on lire sur une pancarte à Lyon, «Bienvenue en lacrymocratie» à Tours.

À Bordeaux, 4 000 personnes, selon la préfecture, ont défilé dans le centre de la ville avant que des heurts entre des jeunes très organisés et les forces de l'ordre ne se produisent en fin de manifestation. À Grenoble, 1 500 personnes défilaient dans le calme. Ils étaient 2 000 à Belfort, 900 à Saint-Etienne. Beaucoup réclament un «référendum d'initiative citoyenne», «plus de démocratie». Dans la foule, à Rennes, le dos d'un manifestant prévient: «Injustice fiscale, colère sociale». A 17h, 30 interpellations avaient eu lieu à Paris, «essentiellement pour port d'arme prohibé», selon la préfecture de police. Ces arrestations ont donné lieu à 17 placements en garde à vue, selon le parquet de Paris. Les précédents samedis avaient très vite été émaillés de violents heurts dans la capitale.

(L'essentiel/afp)

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