FranceLes agriculteurs en colère envahissent Paris
Suite aux tensions commerciales avec la grande distribution, des centaines d'agriculteurs français s'emparent de la capitale, à bord de leurs tracteurs.

Des centaines d'agriculteurs convergeaient mercredi matin vers Paris, occasionnant des ralentissements à l'orée d'une journée de manifestation dans toute la France, pour faire monter la pression sur des négociations commerciales avec la grande distribution, à l'appel des syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs.
Les convois, partis à 6h de nœuds autoroutiers autour de la capitale, se rapprochaient de Paris en milieu de matinée. Mais peu après 10h30, moins de 100 km cumulés de bouchons étaient signalés en région parisienne, une valeur habituelle pour un jour de semaine selon le site d'information trafic Sytadin. Un pic de près de 340 km a été observé vers 8h.
Les Champs-Élysées bloqués
Au total, plus de 1 000 tracteurs, venus de six régions entourant la capitale, devaient se diriger vers le périphérique puis se rassembler sur l'avenue Foch, quartier cossu dans l'ouest de la capitale. Les forces de l'ordre ont installé des barrières près de l'arc de triomphe, pour empêcher les tracteurs d'aller plus loin dans Paris.
Mais environ 200 agriculteurs bloquaient les Champs-Élysées en milieu de matinée, de l'autre côté de la place de l’Étoile, déversant du foin devant le restaurant Le Fouquet's, selon un journaliste de l'AFP sur place.
«Notre détresse est réelle. Nous demandons à rencontrer le président. Nous sommes prêts à rester aussi longtemps qu'il le faudra», a clamé le président de la FDSEA de Seine-et-Marne, Cyril Milard, au mégaphone.
«Je soutiens la colère des agriculteurs et cette manifestation, il y en a assez de ce dénigrement», a assuré le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, mercredi matin, au micro d'Europe 1.
Avec cette mobilisation, qui doit s'étendre dans toute la France au fil de la journée, les agriculteurs entendent exprimer leur désarroi face aux difficultés économiques qui s'accumulent et à la défiance d'une partie des citoyens.
«Notre principale revendication porte sur la compétitivité des exploitations agricoles et donc sur la construction du prix de nos produits, alors que débutent les discussions commerciales avec les centrales d'achat de la grande distribution», a déclaré à l'AFP, Guillaume Tailland, le directeur de la FDSEA de la Loire, présent sur le blocage de Givors, près de Lyon.
(L'essentiel/afp)