Baie de Rio: «Les athlètes vont nager dans la merde»

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Baie de Rio«Les athlètes vont nager dans la merde»

La qualité des eaux de la baie de Guanabara est équivalente à celles des égouts et menace la santé des participants aux épreuves nautiques.

Faute d'un système de traitement des eaux usées couvrant tous les quartiers de Rio, la baie est souillée par les rivières d'excréments et objets divers que les égouts y déversent.

Faute d'un système de traitement des eaux usées couvrant tous les quartiers de Rio, la baie est souillée par les rivières d'excréments et objets divers que les égouts y déversent.

AFP/Yasuyoshi Chiba

«Il suffirait d’avaler l’équivalent de trois petites cuillères de cette eau pour tomber malade», rapportent nos confrères de France Info qui ont enquêté sur la question de la qualité des eaux de Rio. Les autorités brésiliennes s’étaient engagées à dépolluer l’immense baie de Guanabara. Une promesse non tenue puisqu’à quelques jours de la cérémonie d’ouverture, les organisateurs bataillent toujours pour nettoyer les immondices qui s’entassent dans la baie.

«Les athlètes vont littéralement nager dans de la merde humaine et ils risquent de tomber malade à cause de tous ces microorganismes, explique un pédiatre local, le Dr Daniel Becker, cité par le New York Times. C'est triste, et très inquiétant». Le correspondant du journal a même photographié un corps flottant là même où doivent se dérouler les épreuves de voile et celles de windsurf. Le triathlon, lui, se déroulera dans la baie de Copacabana, un peu plus au sud.

Faute d'un système de traitement des eaux usées couvrant tous les quartiers de Rio, la baie est souillée par les rivières d'excréments et objets divers que les égouts y déversent. Des latrines à ciel ouvert auxquelles trafic portuaire et industrie pétrochimique ajoutent leur couche nauséabonde.

«La pire condition qu’on puisse avoir est quand il pleut. Là oui, en effet, on a tout le drainage des eaux sales de la ville dans la baie et cela augmente énormément la pollution. Dans le pire des cas, une personne peut attraper une hépatite A au contact de ces eaux, une dysenterie ou des maladies de peau», raconte Renato Castiglia, spécialiste en santé publique.

«Nous devons juste garder la boucher fermée quand l'eau éclabousse», raconte un membre de l'équipe de voile hollandaise qui s'est entraînée dans la baie.

L’État de Rio a mis en place 17 écobarrières flottantes pour empêcher les détritus d'atteindre Guanabara et «retiennent un nombre impressionnant d’objets: pneus, télévisions et mêmes des canapés sont régulièrement pris dans les filets», s’inquiète France Info.

(MC/L'essentiel/AFP)

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