Fresque muraleLes graffeurs ont pris d'assaut le LTMA
LAMADELAINE - Une vingtaine d'artistes de grande renommée dans le milieu du graffiti peignent actuellement une fresque de 100 mètres au LTMA.

Les lycéens du Lycée Technique Mathias Adam, à Lamadelaine, auront une jolie surprise à la rentrée. Le passage entre les quais de bus et le bâtiment du lycée sera à la fin du week-end recouvert d'une splendide fresque de graffitis. Entendons le bien, il ne s'agit pas là de vulgaires inscriptions à la bombe, mais bien d’œuvres artistiques signées Can2, Astro, Kanos ou encore Nilko. Des noms qui n'évoquent probablement rien au commun des mortels, mais dont le coup de peinture à la bombe fait frémir n'importe quel amateur de cette culture urbaine.
Rocco Nask, artiste reconnu au Luxembourg, et organisateur du projet, a fait parler son carnet d'adresse, faisant venir une vingtaine de têtes d'affiche d'Allemagne, de France, du Portugal, d'Italie, des Pays-Bas et bien évidemment du Luxembourg.
Depuis le début de l'après-midi, les artistes ont enfilé les masques et sorti les bombes de peinture.
Élément essentiel de la culture hip-hop new-yorkaise des années 80
Un des instigateurs du projet, le directeur adjoint du lycée, Pascal Marin, est venu observer l'avancée des travaux. «L'objectif est double. Déjà que les élèves arrêtent de salir les murs avec des inscriptions sans intérêt. Et qu'ils soient impressionnés par le travail des artistes. La finalité est de les incorporer au projet dans les années qui viennent. Qu'ils prennent goût à cette forme d'art», explique-t-il. Pour les graffeurs du pays, ce type d'initiative revêt également un intérêt certain. «C'est avec ce genre d'idée que nous donnons une image positive du graffiti. En plus, la fresque a comme thème l'école. Bien sur, nous devrons toujours nous battre contre les dérives vandales de notre culture. Mais les choses ont déjà bien changé», fait remarquer Rocco Nask.
Élément essentiel de la culture hip-hop new-yorkaise dans les années 80, le graffiti a gagné le Luxembourg depuis une vingtaine d'années. Une dizaine d'acteurs font vivre cet art au Luxembourg. Son image évolue le bon sens. «Les spots sont bien connus. Il y a les anciens abattoirs à Hollerich, ou encore le skatepark à Dudelange. Les différentes expositions ont fait beaucoup au fil des ans. Je pense que la plupart des gens nous voient comme des artistes», conclut Rocco Nask.
(Thomas Holzer)