Crainte de pénurie – Les Libanais se ruent dans les commerces

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Crainte de pénurieLes Libanais se ruent dans les commerces

Farine, riz, œufs, haricots ou viande: les Libanais se ruent dans les rayons des grands magasins, par crainte d'une nouvelle hausse des prix ou de ruptures de stocks.

Les produits de première nécessité ainsi que les étals de fruits et de légumes sont particulièrement convoités.

Les produits de première nécessité ainsi que les étals de fruits et de légumes sont particulièrement convoités.

AFP

«Je ne me souviens pas avoir acheté autant de provisions dans notre vie (...) Nous le faisons en prévision des prochains jours et de cette période floue», avoue Sanaa, une quarantenaire ayant requis l'anonymat dans un supermarché de la capitale libanaise. Autour d'elle, de longues queues se forment aux caisses, où les employés affirment devoir faire des heures supplémentaires. Les produits de première nécessité ainsi que les étals de fruits et de légumes sont particulièrement convoités, contrairement aux rayons d'alcool ou de friandises, largement boudés.

«C'est aussi rempli qu'en période de vacances», dit Eireen Saif, employée d'une grande surface à Beyrouth. «Les gens ont peur de ruptures de stocks», ajoute-t-elle. Cette frénésie consommatrice survient après des avertissements samedi des propriétaires de stations-service --dont certaines ont fermé-- et du syndicat des hôpitaux d'un risque de pénurie d'essence et de médicaments, à la suite d'un renforcement par les banques des restrictions sur le retrait et la conversion de la livre libanaise vers le dollar.

«Les prix ont augmenté»

La monnaie locale est ancrée au billet vert depuis 1997 au taux fixe de 1 507,5 livres pour un dollar. Mais ces dernières semaines, ce taux longtemps considéré comme intouchable a renchéri dans les bureaux de change face aux restrictions des banques, oscillant désormais entre 1 650 et 1 800 livres/dollar. Or, de nombreux importateurs, qui paient leurs fournisseurs en dollars et encaissent en monnaie locale, déplorent des pertes liées à cet écart de taux de change. Résultat, les prix sur le marché connaissent une forte volatilité depuis quelques jours.

«Les prix ont augmenté», affirme Sanaa, en empilant des sacs de denrées alimentaires dans son caddie à roulettes. Le pays est plongé depuis plusieurs mois dans une grave crise économique, qui a servi de catalyseur à la contestation sans précédent lancée le 17 octobre, contre la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence. Sous l'effet conjoint de manifestations massives et d'actes de désobéissance civile, les banques, écoles, universités et commerces ont fermé leurs portes pendant deux semaines.

(L'essentiel/afp)

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