En Allemagne – Les menaces sur la croissance se précisent

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En AllemagneLes menaces sur la croissance se précisent

Le gouvernement allemand devrait revoir ce jeudi, à la baisse, ses prévisions de croissance pour l'an prochain. Les exportations deviennent son talon d'Achille.

Le gouvernement allemand devrait jeudi revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour l'an prochain, au moment où ses partenaires européens font pression pour qu'il enclenche des mesures de relances. Les nouvelles estimations du ministère de l’Économie sont attendues en début d'après-midi. Pour 2020, il ne pronostique plus qu'un modeste 1,1% de croissance, au lieu des 1,5% encore espérés au printemps dernier, affirme l'hebdomadaire Der Spiegel.

Pour l'année en cours, d'après le journal, les experts du ministère s'en tiennent à leur prévision déjà très basse de 0,5% de croissance, un chiffre historiquement faible comparé aux 2,2% de 2017 et 1,4% l'an dernier. De modèle, l'Allemagne est devenue «l'enfant à problème» de l'économie mondiale, écrit jeudi le quotidien Süddeutsche Zeitung. Italie mise à part, dans aucun pays industrialisé la croissance ne devrait être aussi faible l'an prochain. Cette année, la première économie de la zone euro se rapproche pour la première fois en neuf ans d'une récession, à savoir deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.

Fin de la décennie dorée

Le recul déjà observé de 0,1% au deuxième trimestre devrait être suivi par une nouvelle contraction au troisième, selon la Bundesbank. Ce coup de frein marque la fin d'une décennie dorée pour le pays suite à la crise de 2008, avec une forte croissance nourrie par les exportations et une solide demande intérieure. Mais les conflits commerciaux engagés par Washington, les difficultés du secteur automobile allemand suite au scandale des moteurs diesel, comme les incertitudes liées au Brexit, sont en train de transformer le pilier de la croissance allemande - les exportations - en talon d'Achille.

Les plans de licenciement se multiplient depuis plusieurs mois, le rythme des créations d'emploi ralentit, et tous les signaux économiques sont au rouge. Ce contexte morose nourrit depuis plusieurs mois un débat sur un possible arrêt de la rigueur budgétaire allemande, que symbolise la politique du gouvernement Angela Merkel du «zéro endettement» et l'opportunité pour le pays de dépenser plus pour stimuler la conjoncture. D'autant que les caisses publiques sont pleines avec des excédents budgétaires depuis des années.

(L'essentiel/afp)

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