Clichés volés – Les paparazzi s'exposent au Centre Pompidou

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Clichés volésLes paparazzi s'exposent au Centre Pompidou

METZ - Quand l'actualité se télescope avec la culture. Un mois après l'affaire «Hollande-Gayet», l'exposition permet de s'interroger sur l'influence des photos volées dans notre société.

Qui ne s’est jamais rêvé star, foulant le tapis rouge sous les crépitements des flashs? Le rêve peut devenir réalité le temps de l’exposition «Paparazzi! Photographes, stars et artistes» au centre Pompidou-Metz. Dès l’entrée de la galerie 3, le visiteur est accueilli sous les cris des photographes et le tumulte de la foule de fans. L’expo est une plongée immédiate dans le monde sans foi ni loi des paparazzi, où si l’on découvre que la vie de célébrités n’est pas toujours facile, celle de chasseurs d’images demande encore plus de ténacité.

Au-delà des clichés photographiques, célèbres (François Mitterrand et Mazarine), rafraîchissants (Mike Jagger en bringue avec Arnold Schwarzenegger) ou méconnus (Paris Hilton sortant des toilettes), l’exposition permet surtout de décrypter la relation qui s’établit entre le photographe et la vedette, une relation faite de complicité, d’amitié, de confiance et de fâcheries.

Un rouage essentiel du star-système

Kate Moss, irrésistible, qui tire la langue, Lady Di qui se lâche devant l’objectif ou Jack Nicholson qui montre ses fesses, jouent clairement avec les paparazzi. Les vedettes peuvent fuir très loin et même donner du poing (Marlène Dietrich à Orly en 1975), la brouille ne sera jamais longue. Parfois, ce sont même les paparazzi qui se plaignent, se mettant en grève contre Brigitte Bardot. Les chasseurs d’images ont bien compris qu’ils étaient un rouage essentiel du star-système.

Entre photos volées, instantanés d’une époque et clichés entre amis, l’exposition montre aussi comment les paparazzi ont révolutionné l’esthétique. Dans les films, les séries et mêmes la mode, les prises de vues renvoient vers ce sentiment d’improvisation, ce besoin de rapidité. L’image est moins cadrée, plus tremblante, parfois aplatie. À ce titre, le développement des photos numériques prises depuis son téléphone a marqué un autre tournant. Elle a fait de nous tous, des paparazzi! Suprêmes victoires pour ceux qu’on appelle les vautours. Cela vaut bien une exposition au centre Pompidou-Metz.

(Frédéric Ruaz/L'essentiel)

Paparazzi! Photographes, stars et artistes

Du 26 février au 9 juin 2014. Tous les jours de 11h à 18h (11h à 20h le samedi) Fermé le mardi.

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