L’Espagne mise sur le milieu de terrain
Le sélectionneur Luis Aragones n’a que faire des supporters qui réclament Raul, il a décidé de privilégier son axe central et de concentrer ses efforts sur l'animation de milieu de terrain.
«Raul, Raul, Raul»! scandaient hier les fans du joueur, écarté au lendemain de la défaite espagnole en Irlande du Nord (2-3), en septembre 2006. Le meilleur buteur de la sélection espagnole (44 buts), est au centre d'une polémique nationale. Mais tant que la «Seleccion» gagnera avec le même brio que ses dernières victoires, le Madrilène a peu de chances de remettre le maillot de la «Furia roja» (la furie rouge).
«Après le mondial, une rénovation était nécessaire, explique le sélectionneur, qui abandonnera son poste après l'Euro, quel que soit le résultat. Avec les joueurs que j'ai fait débuter (29 depuis le dernier mondial, NDLR), mon successeur pourra préparer au moins deux Coupes du monde». «Nous possédons des joueurs avec un bon toucher de balle, qui réfléchissent plus vite que les autres et savent que faire du ballon avant même de le recevoir. Notre jeu devait donc passer par une importante possession de balle. En attaque comme en défense. Notre meilleur défense, c'est de confisquer la balle», insiste-t-il.
Pour le défenseur français de Barcelone, Lilian Thuram, la source d'inspiration d'Aragones est claire. «La philosophie de jeu est assez proche de celle du FC Barcelone. C'est un jeu qui va de l'avant sans vraiment jouer long, en s'appuyant sur des redoublements de passes pour déséquilibrer l'adversaire par une profusion de mouvements et de transmissions». En Espagne, on appelle ça le Tiki-taka, bruit des crampons sur le cuir d'un ballon en mouvement perpétuel.
Pour mettre en place cette tactique: trois Catalans: Iniesta et Xavi (du Barça) et Cesc Fabregas (Arsenal), formé lui aussi au FC Barcelone. Alonso (Liverpool) sera en soutien. Véritables animateurs du centre du terrain, au sein d'un système en 4-1-4-1 qui a signé son acte de naissance en octobre dernier au Danemark. Victorieuse par trois buts à un, l'Espagne avait réalisé une séquence d'une minute et treize secondes où neuf joueurs avaient touché 28 fois la balle avant d'inscrire le second but, signé par le défenseur du Real, Sergio Ramos.
MC