Le nombre de jeunes signalés disparus ne cesse d'augmenter

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LuxembourgLe nombre de jeunes signalés disparus ne cesse d'augmenter

LUXEMBOURG – Le nombre de personnes signalées disparues, dont beaucoup sont mineures, est en hausse depuis 2011. Même si la plupart d’entre elles finissent par être retrouvées, cela traduit un malaise plus profond.

Karsten Neukirchen
par
Karsten Neukirchen
Les raisons pour lesquelles les enfants fuguent sont multiples.

Les raisons pour lesquelles les enfants fuguent sont multiples.

Symbolbild: picture alliance/dpa

Depuis plusieurs années, le nombre de mineurs signalés disparus au Luxembourg dépasse celui des adultes. En 2022, la police a recensé au total 824 signalements de disparitions, dont 602 concernaient des mineurs (275 garçons et 315 filles). Les chiffres du parquet indiquent que le nombre de disparitions est en constante augmentation depuis 2011. Ce chiffre a même quasiment triplé en ce qui concerne les jeunes.

Même si, dans l’absolu, la disparition d’un(e) mineur(e) est jugée inquiétante par la police et le parquet, l’expérience montre que, dans la plupart des cas, les jeunes disparus finissent par «revenir au foyer au bout de quelques jours», selon Henri Eippers, porte-parole du parquet de Luxembourg.

Des chiffres qui, à eux seuls, sont jugés peu révélateurs par Charel Schmit, ombudsman pour enfants et adolescents, étant donné que d'un point de vue démographique, le nombre de jeunes au Luxembourg a augmenté. Selon lui, ces chiffres cachent d'autres problèmes. «La pression socio-économique et de performance au sein de la famille est devenue beaucoup plus forte ces dernières années», explique Charel Schmit. Selon lui, ce stress est néfaste pour la santé mentale des enfants et contribue à «fuir» le foyer familial.

En général, les enfants ne fuguent pas sans raison

Charel Schmit accuse un manque d'offre en matière de services d’aide en cas de crise, notamment sous forme de hotline. Certes, il en existe au Luxembourg, mais l’ombudsman regrette le fait qu’ils soient anonymes, ce qui, selon lui, est un handicap lorsqu'il s'agit d'effectuer un travail «à long terme» sur certains «cas».

Autre problème, d'ordre législatif cette fois, soulevé par Charel Schmit: la loi exige que les enfants et adolescents fugueurs soient restitués à leurs parents ou à leur tuteur légal lorsque ces derniers l’exigent, même lorsque cela va à l'encontre de la volonté de l'enfant. De quoi inciter les jeunes à fuguer de manière répétée, en raison d’une situation devenue insupportable pour eux au sein de leur foyer familial, souligne le défenseur des droits des enfants.

Le même schéma se dessine au sein des centres d’accueil pour jeunes. «Les situations multiproblématiques des jeunes, associées au manque de personnel dans les structures d’accueil, conduisent souvent à des situations aggravantes», susceptibles de générer un surmenage à tous les niveaux. Selon l’ombudsman, celui-ci provoque à son tour une «fugue» de la structure d’accueil. Le nombre croissant de signalements de disparitions s’explique également par la procédure en place au sein des structures d’accueil stationnaires pour jeunes. Dans le cas où le résident d’un foyer pour enfants et adolescents se présente avec une heure de retard, les éducateurs sont tenus de signaler sa disparition.

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