Pétange clôture la saison des cavalcades dans la liesse

Le ciel gris, triste et morne qui recouvre Pétange tranche avec la frénésie de couleurs, de décibels, de rires et de cris qui déferle dans les rues. Bien avant 14h11, heure qui marque le top départ officiel de la 67^e cavalcade, comme le veut la tradition, les 2,5 kilomètres du parcours sont noirs de monde. «Nous accueillons entre 25 000 et 30 000 spectateurs», glisse un membre du Kagepe, l’association organisatrice.

Dans ce joyeux brouhaha qui repousse les frontières du possible, pas besoin de défiler pour revêtir un déguisement. Batman tape la discussion avec une licorne, tandis qu’un dalmatien côtoie un alien ou que Shrek lance un regard interrogatif vers Olaf, personnage de la Reine des neiges. Deux familles au grand complet forment une poignée de sachets géants de bonbons Haribo.

Et des enfants. Beaucoup. Des milliers, des princesses et des super-héros pour la plupart, agglutinés au premier rang, prêts à recevoir friandises et sucreries. Comme Paulo, 7 ans, sachet grand ouvert, qui repartira la besace pleine de douceurs sucrées. Sa sœur, Alanna, 5 ans, a un faible pour la musique et la zumba.

Pour leur papa, Bruno, de Pétange, «c’est une belle animation dominicale pour les enfants», en plus d’être «un moment important pour le tissu économique et social» de la cité frontalière. «Nous venons chaque année».

Pétangeois lui aussi, Gilles «adore voir les mêmes personnes chaque année». Pour lui, il n’y a pas à composer: «Il faut être là! Le rendez-vous est incontournable, de par son ambiance, son originalité». Allemande, sa compagne Nina, rompue aux cortèges carnavalesques de la république fédérale, apprécie la déclinaison pétangeoise.

Cette année, 56 chars, dont 23 animés, composaient le cortège, avec plus de 1 000 participants actifs, 7 formations musicales et 26 groupes folkloriques. L’originalité de cette édition? Le char intitulé «la jungle du lion» et son ambiance tropicale de savane africaine. On traverse les frontières pour assister à la dernière cavalcade de la saison, comme ce groupe carnavalesque venu de Martelange, ou Morgane, de Longwy, accompagnée de sa fille Leyna, fan de déguisements de princesses.

Et même si maux de crâne et paupières lourdes sont à craindre ce lundi, «il ne faut rater la cavalcade de Pétange pour rien au monde», avoue Chantal, Pétangeoise d’origine, désormais exilée dans le nord du pays. «J’y reviens chaque année, car c’est très joli et l’ambiance est super. Et puis, c’est la dernière de la saison».

Deux bonnes heures de défilé bouillonnant et échevelé, et puis rideau. Les rues de Pétange se vident. Des myriades de confettis qui jonchent le sol, quelques éclats de rires épars, des effluves de saucisses grillées qui flottent dans l’air et surtout des belles images plein la tête des petits et des grands. Souvenirs d’une 67^e édition réussie. En attendant la 68^e, l’année prochaine…