Mendicité à LuxembourgLes automobilistes «constamment harcelés» aux carrefours de la capitale
LUXEMBOURG - Les automobilistes sont «systématiquement harcelés» par des mendiants au carrefour de la place de l'Étoile, ainsi qu'à divers endroits du carrefour de Bouillon, dénonce un député. Le gouvernement répond.
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Dans la capitale, les automobilistes sont «systématiquement harcelés» par des mendiants au carrefour de la place de l'Étoile, ainsi qu'à divers endroits du carrefour de Bouillon. C'est ce que dénonce le député ADR, Fernand Kartheiser, dans une question parlementaire.
«Ceux-ci profitent de la phase du feu rouge pour traverser la route en courant et demander de l'argent aux conducteurs qui ne peuvent pas l'éviter, explique le nouveau député européen. Les deux carrefours sont très fréquentés et exigent une concentration totale de la part des gens, qui sont fortement perturbés par de telles actions et représentent donc également un risque pour la sécurité. Même dans d’autres régions du pays, les automobilistes continuent de parler d’incidents similaires».
«Des avertissements taxés sont émis»
«Informé du problème», Léon Gloden, ministre CSV des Affaires intérieures, indique que 71 contrôles ont été effectués sur les deux sites, entre le 21 mai 2023 et le 20 mai 2024: 59 fois à Hollerich, à proximité des anciens abattoirs et de l'église, et douze fois sur la place de l'Étoile.
«Si des gens traversent la route en courant et mettent en danger en même temps la circulation, les dispositions du Code de la route s'appliquent et des avertissements taxés sont émis», indique Léon Gloden. La police ne peut pas dire combien de fois de tels avertissements ont été émis au cours des douze derniers mois, car ces informations «ne sont pas enregistrées» dans leurs bases de données, ajoute le ministre.
«Probablement inconstitutionnelle»
Interrogé sur des ajustements législatifs qui pourraient aider la police à intervenir «plus efficacement», par exemple en interdisant la mendicité dans les règlements municipaux ou dans le droit pénal général, Léon Gloden précise qu'une évaluation «est en cours».
En mai dernier, la ministre de la Justice Elisabeth Margue a assuré, lors d'un débat public, vouloir modifier le Code pénal pour supprimer toute référence à la mendicité simple, par opposition à la mendicité organisée, voire agressive, visée principalement par l'interdiction.
Mais le tout étant compliqué, la commission des Pétitions a chargé la cellule scientifique de la Chambre des députés de préparer un avis juridique sur la question, afin de préparer les travaux parlementaires à venir. Jeudi dernier, cette cellule est arrivée à la conclusion que l’interdiction de la mendicité est «probablement inconstitutionnelle». Toutefois, la décision définitive relève uniquement de la compétence d’un juge.