InternetMoscou espionnera les Russes qui utilisent Tinder
La célèbre application de rencontres devra collaborer avec les services de sécurités russes en partageant les données de ses utilisateurs.

Tinder va devoir partager les données de ses utilisateurs en Russie.
KeystoneLe gendarme de l'Internet russe Roskomnadzor a affirmé lundi que la célèbre application de rencontres Tinder allait désormais devoir partager sur demande les données de ses utilisateurs avec les services de sécurité russes, dont le FSB.
Roskomnadzor tient une liste de services en ligne actifs en Russie qui doivent fournir les données de leurs utilisateurs aux autorités russes, si celles-ci en font la demande. Tinder «a été ajouté à ce registre après avoir transmis les informations nécessaires, à la demande de Roskomnadzor», a tweeté l'agence des télécoms russe.
Cette liste est établie par Roskomnadzor en collaboration avec les services de sécurité russes. Elle oblige ses membres à partager ses clés de chiffrement avec les autorités et à conserver en Russie les données de leurs utilisateurs pendant six mois. Actuellement, ce registre compte des dizaines d'entreprises dont le réseau social russe Vkontakte.
Le réseau LinkedIn inaccessible
En avril 2018, les autorités russes ont ordonné le blocage de la messagerie cryptée Telegram, tant que cette application ne fournira pas aux services de sécurité les moyens de lire les messages des utilisateurs, ce qu'elle a refusé. Telegram a toutefois réussi à contourner ce blocage et reste généralement accessible en Russie. En janvier, Roskomnadzor avait par ailleurs lancé des procédures administratives contre Twitter et Facebook, les accusant de ne pas se plier à la loi imposant le stockage des données.
Pour ce motif, les autorités russes avaient aussi ordonné en 2016 le blocage du réseau social professionnel LinkedIn, depuis inaccessible dans le pays. Lancée en 2012, l'application de rencontres Tinder, propriété de Match.com du groupe américain InterActive Corp (IAC), est l'une des plus populaires au monde.
(L'essentiel/afp)