Nairobi dans l'attente
Le nouveau Parlement et le président de l’institution sont présentés aujourd'hui dans la capitale kényane. Dans une ambiance électrique.
Le Parlement kényan issu des élections contestées du 27 décembre doit ouvrir mardi ses travaux, dans une capitale quadrillée par les forces de sécurité et un climat politique surchauffé par le rejet par l'opposition de la réélection du président Mwai Kibaki.
En fin de journée, l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan est attendu dans le pays pour une nouvelle tentative de médiation entre le chef de l'Etat sortant et son rival Raila Odinga - qui l'accuse de lui avoir volé la victoire à la présidentielle du 27 décembre. L’ancien secrétaire général de l’ONU va tenter de parvenir à un compromis dans une crise qui a fait au moins 700 morts et 255 000 déplacés.
La police s'est déployée massivement dans le centre de Nairobi dans la matinée, avant la séance d'ouverture du Parlement prévue pour débuter en début d’après-midi.
Ordinga en première ligne
Des membres de la police paramilitaire (GSU) ont pris position dans le grand parc du centre-ville proche du Parlement, tandis que des policiers anti-émeutes se sont installés dans les rues avoisinantes. D'autres forces de sécurité ont pris position non loin du bidonville de Kibera, le fief d’Odinga, secoué par des émeutes et des pillages après l'annonce de la réélection de son adversaire le mois dernier.
Avant l'ouverture de ses travaux, le Parlement kényan ne présente aucune majorité claire, avec 23 partis se partageant les 222 sièges que doit compter l'assemblée au complet. Seuls les résultats de 207 des 210 circonscriptions sont jusqu'à présent connus, le vote n'ayant pu se dérouler normalement dans trois d'entre elles.
Le Mouvement démocratique orange (ODM) d’Odinga arrive largement en tête avec 99 élus, suivi du Parti de l'unité nationale (PNU) du président Kibaki avec 43 élus, selon des résultats de la Commission électorale kényane (ECK). L'ODM a fait savoir que ses députés entendaient s'asseoir mardi sur les bancs réservés au gouvernement.
Quant à l’élection du président de ce Parlement, le parti d’Odinga devrait le remporter.