Marion Maréchal-Le Pen«Nous avons un destin commun avec la Russie»
La députée Front national a vanté à Moscou «l'histoire commune» de la France et de la Russie, voulant «réorganiser les alliances» en faveur du pays de Vladimir Poutine.

«Le Brexit, Trump, peut-être demain la victoire à la présidence de l'Autriche du FPÖ (...), c'est la démonstration que tout le système démocratique et politique n'arrive plus à vaincre, à convaincre et à faire peur», a dit la benjamine de l'Assemblée nationale.
AFP/Boris Horvat«Nous avons un destin commun, une histoire commune avec la Russie», a assuré la nièce de Marine Le Pen, en déplacement de quatre jours à Moscou, devant les étudiants de l'Institut d'État des relations internationales de Moscou, MGIMO. S'en prenant à une diplomatie française trop atlantiste ou bruxelloise, trop pro-sunnite et trop soumise à des «intérêts financiers» selon elle, elle a dit son souhait de «réorganiser les alliances (françaises) avec la Russie en vue d'un monde plus équilibré, plus juste et plus respectueux de nos souverainetés et nos identités respectives».
Face à «l'uniformisation du monde» et au «multiculturalisme», «la Russie est un partenaire incontournable», car «elle a su défendre ses racines», a-t-elle encore dit. Cette membre de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale s'exprimait devant une centaine d'étudiants, certains Français, beaucoup francophones, qui l'ont interrogée ensuite pendant 30 minutes.
Un regret sur les navires Mistral
Pour sa troisième visite en Russie en tant que députée, la benjamine de l'Assemblée nationale a longuement décliné les positions pro-russes de son parti, critiquant le «rôle délétère» de l'OTAN et de l'UE dans le conflit ukrainien, rappelant que le FN juge «inefficaces et injustes» les sanctions visant des responsables russes, qui de surcroît selon elle pénalisent les relations économiques.
Elle a aussi rappelé le souhait du FN que la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en 2014 par la Russie soit reconnue comme russe, ou le regret sur la non-livraison des navires Mistral. Elle s'est aussi inquiétée que la France «abandonne sa diplomatie de soutien aux Chrétiens d'Orient, une tradition française depuis Clovis».
Des «contacts» avec Trump
«Le Brexit, Trump, peut-être demain la victoire à la présidence de l'Autriche du FPÖ (...), c'est la démonstration que tout le système démocratique et politique, même lorsqu'il se coalise (...), n'arrive plus à vaincre, à convaincre et à faire peur», s'est-elle félicitée, alors que sa tante Marine Le Pen pourrait d'après les sondages accéder au second tour de la présidentielle française en mai 2017.
D'après elle, «l'élection de Trump aura probablement des effets bénéfiques» en France. «Aujourd'hui, il n'y a pas d'alliance directe (du FN) avec Donald Trump mais il y a eu des contacts (...). J'espère qu'on pourra avoir des discussions plus directes et qu'on pourra trouver un partenaire dans un monde multipolaire, où la France, les États-Unis et la Russie pourront travailler ensemble», a-t-elle dit, applaudie.
(L'essentiel/afp)